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Le cinéma autorisé après 30 ans d'interdiction

Durant décembre, deux centres culturels saoudiens ont projeté "Menahi". Une comédie locale dont la diffusion devant un public mixte marque un changement important dans le royaume où le septième art était interdit depuis trois décennies.

REUTERS - Le cinéma, de nouveau autorisé avec parcimonie ce mois-ci en Arabie saoudite après trente ans d'interdiction, n'est pas un mal en soi tant qu'il respecte la loi islamique, selon le chef de la police religieuse saoudienne.

"Nous n'avons rien contre le cinéma s'il montre le bien et ne viole pas la loi islamique", déclare Ibrahim al Ghais, le deuxième responsable religieux le plus influent du pays, au journal Al Hayat paru dimanche.

Ces propos représentent un changement d'approche de la part de Ghais, qui avait réclamé la veille dans la presse le maintien de l'interdiction du septième art dans le royaume wahhabite en dénonçant un "mal" dont le pays pouvait bien se passer. "Nous en avons assez comme ça", avait-il déclaré.

Une comédie produite localement, "Menahi", a été projetée ce mois-ci dans deux centres culturels à Djeddah et Taïf devant un public mixte, brisant un tabou dans un pays où hommes et femmes ont interdiction de se réunir en public.

Le film, inspiré d'une série télévisée et produit par la société Rotana du prince milliardaire Alwalid bin Talal, dépeint les aventures cocasses d'un paysan naïf.

Il a connu un fort engouement et a dû être diffusé huit fois par jour pendant dix jours, selon les organisateurs des projections.

Pour les commentateurs, Alwalid n'aurait pas pu mener ce projet à bien sans l'aval du roi Abdallah.

Le grand mufti d'Arabie saoudite, le cheikh Abdoulaziz Al Chaikh, plus haute personnalité religieuse du royaume, n'a fait aucun commentaire sur la question.