
Le président Emmanuel Macron a mis fin, samedi, aux fonctions de Nathalie Élimas. La secrétaire d'État chargée de l'Éducation prioritaire est soupçonnée de "harcèlement" sur une demi-douzaine de collaborateurs.
Le couperet est tombé pour Nathalie Élimas, qui fait l'objet d'une enquête administrative sur le fonctionnement de son cabinet après des accusations de harcèlement moral. La secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, qui était chargée de l'Éducation prioritaire, quitte le gouvernement, a annoncé l'Élysée samedi 5 mars.
"Sur la proposition du Premier ministre, le président de la République a mis fin, sur (sa) demande, aux fonctions de" Nathalie Élimas. Âgée de 48 ans, elle était entrée au gouvernement en juillet 2020 après avoir été élue en 2017 députée MoDem (majorité présidentielle) du Val-d'Oise.
Entretien avec Jean Castex
À la mi-février, selon Europe 1, un pré-rapport interne avait été remis à Jean Castex. Ses conclusions "sont terribles" pour Nathalie Élimas, directement mise en cause, selon une source de l'Élysée citée par la radio.
Le Premier ministre s'était entretenu avec la secrétaire d'État pour "lui demander des explications" et Nathalie Élimas avait alors "refusé l'option" du départ du gouvernement.
Deux sources interrogées par l'AFP avaient confirmé que les témoignages visant Nathalie Élimas étaient "concordants" mais aussi "graves" et "accablants".
Plusieurs sources avaient aussi indiqué que Nathalie Élimas se voyait reprocher des faits de "harcèlement", voire de "maltraitance", sur des collaborateurs. Une demi-douzaine de personnes en seraient victimes, selon deux personnes qui ont travaillé au sein du cabinet de cette spécialiste des ressources humaines.
La secrétaire d'État avait alors dénoncé une "attaque d'une grande violence, à titre personnel". C'est "très dur, très violent, la violence est inouïe pour mes enfants, mais sur le fond des choses, je suis sereine", avait-elle affirmé mi-février sur Radio J. "Ce qui se passe aujourd'hui, ce sont des fuites extrêmement malveillantes, pour me déstabiliser probablement. La diffamation est caractérisée."
Départ de Jacqueline Gourault pour le Conseil constitutionnel
Un autre départ du gouvernement a été annoncé, samedi, pour une raison bien différente : celui de la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.
Proposée par Emmanuel Macron pour siéger au Conseil constitutionnel, l’ancienne sénatrice a été confirmée par le Parlement fin février, même si l'opposition critiquait son absence de formation en droit. Elle rejoindra dès lundi l’institution et sera remplacée par Joël Giraud, jusqu'ici secrétaire d'État chargé de la Ruralité.
Avec AFP