Le Premier ministre malien Choguel Maïga a accordé un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis Bamako. Selon lui, de "hautes autorités françaises" ont, dès 2012, tenté de diviser le Mali en alimentant les velléités autonomistes du nord du pays. Le Premier ministre estime "très clair" que Paris, par ses "manœuvres", et son "discours" qualifiant la junte au pouvoir d'illégitime, "préparait un plan" pour la renverser.
Choguel Maïga affirme que Bamako n’a "jamais demandé" le départ, récemment annoncé, des militaires français de l'opération Barkhane. Il assure que les Français ont pris la décision de partir "au motif que le Mali s'apprêterait à discuter avec les terroristes." Il se réfère ainsi au choix de Paris, annoncé le 3 juin 2021, "de suspendre les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes". Le ministère français des Armées avait alors expliqué être "dans l'attente de garanties" sur un retour des civils au pouvoir à l'issue d'élections prévues en février.
Le chef du gouvernement explique que les militaires maliens ont déjà réoccupé les bases libérées par les Français ces dernières semaines. "Nous nous sommes réorganisées", assure le Premier ministre. Interrogé à propos du groupe russe Wagner, il précise que le Mali travaille "avec des coopérants russes", dans le cadre d'un contrat signé avec Moscou. "Le mot Wagner, ce sont les Français qui le disent. Nous, on ne connaît pas de Wagner", affirme-t-il.
Choguel Maïga revendique plusieurs victoires contre les jihadistes sur le terrain : "On est allés au cœur du terrorisme pour détruire les bases et nous gagnons du terrain."