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À la une de la presse, ce mardi 1er février, les réactions à l’expulsion de l’ambassadeur de France au Mali, par la junte au pouvoir. La publication par la presse israélienne, avant la date prévue, d'un rapport d’Amnesty International accusant l'État hébreu de pratiquer une politique d’"apartheid" à l’égard des Palestiniens. Et le suite du feuilleton "Partygate" au Royaume-Uni.

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À la une de la presse, l’annonce, lundi 31 janvier, par les autorités maliennes, de l’expulsion de l’ambassadeur de France, après la déclaration du ministre des Affaires français sur "l’illégitimité" de la junte au pouvoir.

"Faites vos jeux, plus rien ne va !" : Wakat Sera se demande si "le point de non-retour dans la dégradation" des relations entre les deux pays a été atteint. Le site d’info burkinabè compare l’escalade verbale entre Paris et Bamako à "une bagarre de cour de récréation d’école primaire" et regrette que les militaires maliens "semblent refuser de croire aux vertus du dialogue", tout comme il regrette que le gouvernement français soit "tombé dans le jeu de (leurs) provocations". Et la mésentente entre les uns et les autres laisse finalement le champ libre aux "terroristes". Si Le Pays évoque le franchissement d’un "nouveau palier", le journal burkinabé note, néanmoins, que "Paris comme Bamako joue la carte de la prudence", le Mali de demandant pas "ouvertement le départ de l’opération Barkhane" et la France, "nonobstant la présence du groupe paramilitaire russe Wagner, ne décidant pas de retirer ses troupes du sol malien".

Le Djély, quant à lui, renvoie dos-à-dos le Mali des militaires et la France du président Emmanuel Macron. "Tous coupables, aucun innocent" : le site d’info guinéen accuse les premiers de "posture souverainiste" et la seconde d’avoir "multiplié, ces dernières années, les impairs diplomatiques sur le continent africain, sur fond de condescendance et d’arrogance". Le site d’info guinéen invite, plus largement, les responsables politiques africains à un examen de conscience : "Que le Mali, le Niger, le Burkina Faso ou encore le Tchad, en dépit de leurs immenses richesses, soient aujourd’hui encore contraints de confier le très stratégique secteur de la sécurité à des puissances étrangères potentiellement leurs concurrents, ce n’est pas la faute aux autres. Surtout, qu'on ne vienne pas ici pleurnicher en invoquant la traite négrière et la colonisation. L’idée n’est (pas) de nier leur existence ou le drame qu’elles ont constitué. Mais il est temps que l'Afrique sorte des complaintes. Une Afrique qui se libère de la France pour se jeter à corps perdu dans les bras de la Russie, n’est pas une Afrique libre. Qu’elles s’appellent France, Chine, Russie, Turquie, Inde, Belgique ou même États-Unis, ces puissances étrangères obéissent à une seule et même logique : l’intérêt".

En France, Le Figaro parle d’un" nouveau camouflet" infligé par Bamako à Paris et présente le Mali comme "une crise d’héritage" pour Emmanuel Macron, "une guerre (que le président) n’a pas choisie mais qu’il lui appartient de solder". Le journal évoque "un dilemme cornélien" : "Si la France reste au Mali, elle risque de perdre, car certaines guerres sont ingagnables", sans pouvoir pour autant quitter la région, "où elle a des intérêts à défendre". L'Opinion fait état d’une réflexion en cours sur la "réorganisation" des opérations françaises et européennes en Afrique de l’ouest, qui pourrait passer par l’établissement d’un "cordon sanitaire autour du Mali", avec, désormais, le Niger comme "centre de gravité" de la présence française dans la région, des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, pouvant également accueillir plus d’effectifs français.

En rupture avec le Mali, la France repense sa stratégie militaire régionale https://t.co/CGlf6GiG4m

— l'Opinion (@lopinion_fr) February 1, 2022

À la une, également, la diffusion, en Israël, d'un rapport d’Amnesty International accusant l'État hébreu de pratiquer une politique d’"apartheid" à l’encontre des Palestiniens. En décidant de faire fuiter dans la presse les conclusions de ce rapport, que l’ONG avait prévu de publier seulement aujourd’hui, le gouvernement de Naftali Bennett entend imposer sa version des faits. Elle est notamment relayée par le Jerusalem Post, qui affirme que le rapport d’Amnesty, taxé d’"antisémitisme",  "conteste le droit d’Israël à exister en tant qu'État juif». Une interprétation reprise, également, dans la presse conservatrice américaine, dont le Wall Street Journal, qui accuse carrément l’ONG de se comporter en "alliée" du Hamas, du Hezbollah et de l'Iran et de chercher à "freiner" l’amélioration des relations entre Israël et les pays arabes, impulsée par les accords d’Abraham. Des accusations que l'ONG, citée par le quotidien israélien de gauche Haaretz, présente comme une façon de "détourner l’attention" des violations des droits de l’Homme dont sont victimes les Palestiniens.

Un mot, pour terminer, du dernier épisode en date du "Partygate", au Royaume-Uni. Sans surprise, le rapport interne de la haute fonctionnaire Sue Gray sur les fêtes très alcoolisées organisées à Downing Street pendant le confinement, conclut à des "erreurs de jugement" de la part du Premier ministre Boris Johnson et de son entourage. "La gueule de bois", titre poétiquement ce matin City AM. Autre journal, autre référence cinématographique : "50 nuances de gris", ironise The Daily Star, avec un jeu de mots sur le mot  "gris" et le nom de Sue Gray, photo SM de BoJo à l’appui - ou quand "Bozo se prend une fessée". Le rapport de Sue Gray, reçu en pleine figure par Boris Johnson, dans le dessin de Morten Morland pour The Times. Une enquête a également été ouverte, par la police, sur les sauteries à Downing Street…

Morten Morland’s Times cartoon: Tuesday February 1, 2022 https://t.co/rOmulx1L13 pic.twitter.com/gdjJNN8cju

— Politico Digital UK (@PoliDigitalUK) February 1, 2022

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