Le géant américain du streaming musical Spotify, dans la tourmente, a détaillé dimanche des mesures visant à lutter contre la désinformation. Les artistes Neil Young et Joni Mitchell avaient décidé de boycotter la plateforme, accusée de laisser le champ libre à l'auteur d'un podcast controversé propageant de fausses informations sur la pandémie de Covid-19.
Accusé de laisser le champ libre à la désinformation sur le Covid-19 dans ses podcasts, le géant suédois du streaming audio Spotify a annoncé des mesures dimanche 30 janvier pour tenter de répondre à la controverse croissante menée par la légende du folk-rock Neil Young.
Le PDG et fondateur du numéro un mondial, Daniel Ek, a annoncé dans la soirée une série de mesures, dont l'introduction de liens dans tous ses podcasts évoquant le Covid-19, qui guideront ses utilisateurs vers des informations factuelles et présentant des sources scientifiques. Une mesure effective "dans les prochains jours", a-t-il promis.
"Sur la base des retours que nous avons depuis ces dernières semaines, il est devenu clair pour moi que nous avions une obligation de faire plus pour fournir de l'équilibre et donner accès à une information largement acceptée des communautés médicales et scientifiques", a déclaré le milliardaire suédois dans un communiqué.
Spotify a également rendu publiques dimanche ses règles d'utilisation et affirme "tester des façons" de davantage signaler aux créateurs de podcasts "ce qui est acceptable", sans toutefois évoquer ouvertement de mécanisme de sanction ou d'exclusion.
Une polémique grandissante
Suffisant pour calmer le jeu ? C'est Neil Young qui avait initié le mouvement contre le groupe suédois en lui demandant de cesser d'héberger le controversé mais très écouté animateur américain Joe Rogan, numéro un des écoutes de podcasts sur Spotify l'an passé.
Ce dernier, dont le contrat signé avec le groupe suédois l'année dernière est estimé à 100 millions de dollars, est accusé d'avoir découragé la vaccination chez les jeunes et d'avoir poussé à l'utilisation d'un traitement non autorisé, l'ivermectine, contre le coronavirus.
Plus de 200 professionnels de santé américains avaient récemment tiré la sonnette d'alarme après qu'il eut reçu dans son émission un médecin très apprécié des antivaccins, Robert Malone.
Faute d'obtenir gain de cause, Neil Young avait mis sa menace à exécution cette semaine. Dans un premier temps, Spotify s'était contenté d'exprimer ses "regrets" à propos du départ de la star américano-canadienne, dont le geste a été applaudi par le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
La polémique a continué à prendre de l'ampleur : vendredi, c'est une autre chanteuse culte à millions d'abonnés, la Canadienne Joni Mitchell, qui avait annoncé son retrait de la plateforme. En parallèle, sur les réseaux sociaux, naissait un mouvement de désabonnement à Spotify.
Le prince britannique Harry et son épouse Meghan Markle – qui ont signé avec la plateforme un accord estimé à 25 millions de dollars – ont fait savoir dimanche qu'ils avaient exprimé "leurs inquiétudes" à Spotify sur la question.
Avec AFP