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Présidentielle 2022 : Christiane Taubira remporte la Primaire populaire

L'ancienne ministre de la Justice et candidate à l'élection présidentielle de 2022, Christiane Taubira, est arrivée, dimanche, en tête de la Primaire populaire. Cette consultation avait pour but de faire émerger une candidature unique pour la gauche. Mais ses principaux concurrents ont tous assuré qu'ils poursuivraient leur campagne quel que soit le verdict.

Christiane Taubira est arrivée en tête de la Primaire populaire, ont annoncé, dimanche 30 janvier, les organisateurs de cette consultation qui ambitionne de faire émerger une candidature unique pour la gauche et l'écologie à l'élection présidentielle française d'avril autour d'un "socle commun" de valeurs.

Présidentielle 2022 : Christiane Taubira remporte la Primaire populaire
Les participants à cette consultation pouvaient choisir entre Anna Agueb-Porterie, Pierre Larrouturou, Charlotte Marchandise, Christiane Taubira, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, les trois derniers ayant toutefois prévenu qu'ils n'avaient pas l'intention d'en respecter le résultat.

La consultation en ligne à laquelle s'étaient inscrites près de 467 000 personnes était organisée selon un système de "jugement majoritaire" : chaque personnalité était notée sur une échelle de "très bien" à "insuffisant" en réponse à la question de savoir laquelle d'entre elles était la mieux placée "pour faire gagner l’écologie et la justice sociale à l'élection".

Le nombre de votants s'est élevé à 392 738 votants, soit un taux de participation de 84,1 %.

Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon en 2e et 3e positions

L'ancienne ministre de la Justice de François Hollande a obtenu la meilleure mention majoritaire ("bien +"), devant le candidat écologiste Yannick Jadot, deuxième avec "assez bien +", et Jean-Luc Mélenchon, soutenu par la France insoumise, troisième, noté "assez bien -".

La candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, se classe cinquième ("passable +") derrière Pierre Larrouturou.

Christiane Taubira, qui aura 70 ans mercredi, a officialisé le 15 janvier sa candidature à l'élection présidentielle d'avril prochain. Elle avait été candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle de 2002, lors de laquelle elle avait obtenu 2,32 % des suffrages exprimés au premier tour.

Devenue garde des Sceaux après l'élection de François Hollande à l'Élysée en 2012, elle a notamment piloté le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Elle est depuis restée l'une des personnalités de gauche les plus populaires dans l'opinion française.

"Merci pour votre confiance", a déclaré Christiane Taubira, devant ses militants, dans son QG à Paris. "Nous voulons une gauche unie, nous voulons une gauche debout nous avons une belle route devant nous, je suis fière, je mesure le poids de cette confiance, nous n'avons pas le droit d'abandonner", a-t-elle ajouté.

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— Christiane Taubira (@ChTaubira) January 30, 2022

Favorite de cette primaire qu'elle était la seule à soutenir, l'ex-ministre de la Justice va désormais tenter de rassembler les autres candidats de gauche. Une tâche difficile voire impossible puisque ses principaux concurrents ont tous assuré qu'ils poursuivraient leur campagne quel que soit le verdict.

"L'inverse de ce que voulait la Primaire populaire"

"Nous devons trouver un chemin de façon à rassembler les gauches et leurs sensibilités", a aussitôt réagi Christiane Taubira, appelant dans "un esprit de concorde", les militants, dirigeants et "élus de terrain" socialistes, écologistes, insoumis et communistes, à se rassembler avec elle.

Pour cela, elle compte appeler Yannick Jadot (arrivé 2e), Jean-Luc Mélenchon (3e) et Anne Hidalgo (seulement 5e), mais aussi le communiste Fabien Roussel, non-sélectionné pour la Primaire populaire. "Je sais leurs réticences, mais aussi leur intelligence et leur sens de l'intérêt général", a-t-elle souligné. "Cette union, nous la construisons ensemble", a-t-elle ajouté, devant des militants survoltés qui scandaient "union, union".

Les premières réactions ont été beaucoup moins enthousiastes. "Elle a enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle, je ne suis pas concerné, c'est leur affaire", a réagi le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon sur France 5, ajoutant en avoir "un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille", référence à un récent coup de fil de l'ex-candidat Arnaud Montebourg qui était également en quête d'union avant de jeter l'éponge.

Interrogé par TF1 sur ce qu'il avait à dire à la gagnante, Yannick Jadot a lui répondu : "Rien". "C'est une candidature de plus, exactement l'inverse de ce que souhaitait la Primaire populaire", a estimé le candidat écologiste.

Quant à Anne Hidalgo, "non", elle ne se sent pas non plus engagée par ce résultat. "Ça aurait pu être un moment de rassemblement de toute la gauche, c'est une candidature de plus", a-t-elle abondé. 

Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a carrément dénoncé un "spectacle pathétique". "On est à 70 jours de l'élection la plus importante de la 5e ou 6e puissance économique du monde (...) et, contrairement à ce qu'elle avait dit en décembre, Christiane Taubira sera donc une candidate de plus à gauche", a-t-il grincé sur BFMTV.

5 % des intentions de vote

Selon ses proches, Christiane Taubira doit donner à ses concurrents un ultimatum à la mi-février pour se rassembler avec elle.

Même si elle est pour l'instant donnée autour de 5 % des intentions de vote, son entourage espère que les prochains sondages, "entre le 5 et le 10 février", montreront qu'"elle bénéficie d'un fort capital d'adhésion et d'enthousiasme dans le pays".  

"Si le résultat est franc et massif, ça va ébranler des certitudes", analyse son entourage, persuadé que les défections vont s'accumuler dans les prochains jours dans le camp Hidalgo, en difficulté autour de 3 % des intentions de vote, et le camp Jadot, lui aussi coincé entre 5 et 7 %.

À l'heure actuelle, la gauche se situe à un score historiquement bas dans les sondages, avec seulement un quart des intentions de vote, loin derrière le président et quasi candidat Emmanuel Macron, favori avec environ 25 %, suivi au coude-à-coudes de Marine Le Pen (RN) et Valérie Pécresse (LR).

Avec AFP et Reuters