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Le Japon reconnaît être entré en déflation

Le gouvernement japonais s'est officiellement inquiété de la baisse continue des prix et estime que cette déflation pourrait avoir un effet néfaste sur l'investissement et ralentir le processus de reprise économique.

AFP - Le gouvernement japonais a officiellement admis, vendredi, que la deuxième économie mondiale traverse une période de déflation, jugeant le phénomène "préoccupant" alors que les prix à la consommation ne cessent de dégringoler depuis sept mois.

Le Japon est dans "une situation de déflation", a déclaré le Premier ministre adjoint Naoto Kan, cité par les médias japonais.

"Qu'on appelle ça déflation ou non, la récente chute des prix est mauvaise et préoccupante. C'est l'un des grands problèmes politiques à l'heure actuelle", a estimé pour sa part le ministre des Finances Hirohisa Fujii au cours d'une conférence de presse.

Les prix à la consommation au Japon, hors produits frais, ont reculé pour le septième mois d'affilée en septembre (-2,3% sur un an). Ils avaient notamment connu en août leur plus forte chute jamais enregistrée (-2,4%).

La déflation, que le Japon a déjà connue entre juin 1998 janvier 2006, est un phénomène pernicieux qui ruine les perspectives de bénéfices des entreprises, décourage l'investissement en augmentant les taux d'intérêt réels, et réduit les capacités des ménages à rembourser leurs dettes.

Cette baisse généralisée et prolongée des prix s'explique, essentiellement, par les capacités de production excessives des entreprises nippones par rapport à la demande tant nationale qu'étrangère.

Même si le gouvernement nippon n'a reconnu l'existence de la déflation que vendredi, cela ne faisait plus aucun doute pour les économistes.

"Nous assistons clairement à de la déflation", avait par exemple affirmé jeudi à Tokyo l'économiste de l'Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), Randall Jones. L'OCDE prévoit que cette chute des prix au Japon se poursuivra au moins jusqu'en 2011.

La persistance de la déflation rend très improbable une hausse prochaine des taux d'intérêt, ramenés au niveau symbolique de 0,10% en décembre 2008 par la Banque du Japon (BoJ).