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Massacre en Birmanie : l'ONG Save the Children confirme la mort de deux employés

Quatre jours après la découverte d'au moins 35 cadavres calcinés dans des véhicules, samedi, dans l'est de la Birmanie, l'ONG a confirmé mardi la mort de ses deux employés portés disparus.

L'ONG Save the Children a confirmé, mardi 28 décembre, la mort de deux de ses employés qui avaient été portés disparus, après la découverte des restes calcinés d'au moins 35 personnes dans l'est de la Birmanie, samedi. 

"C'est avec une profonde tristesse que nous confirmons aujourd'hui que deux membres des équipes de Save the Children étaient parmi les 35 personnes au moins, dont des femmes et des enfants, qui ont été tuées, vendredi 24 décembre, dans une attaque commise par les militaires birmans dans l'État de Kayah", a déclaré l'ONG dans un communiqué.

Un porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, avait admis samedi que des affrontements avaient éclaté dans cette zone vendredi, et que les soldats avaient tué un certain nombre de personnes, sans donner plus de détails.

Selon l'observatoire Myanmar Witness, "35 personnes, dont des enfants et des femmes, ont été brûlées et tuées par les militaires le 24 décembre dans le canton de Hpruso".

Save the Children a précisé mardi que ses deux employés tués étaient de tout jeunes pères de famille. L'un d'eux était chargé de former des enseignants, l'autre avait rejoint l'ONG il y a six ans.

"Les militaires ont forcé les gens à descendre de leur voiture, en ont arrêté certains, en ont tué beaucoup et ont brûlé les corps", a ajouté l'ONG, qui emploie environ 900 personnes en Birmanie et a décidé de suspendre ses activités dans l'État de Kayah et dans plusieurs autres régions.

"Nous sommes ébranlés par la violence exercée contre les civils et notre personnel, qui sont des humanitaires dévoués, soutenant des millions d'enfants dans le besoin à travers la Birmanie", a déclaré sa directrice générale, Inger Ashing.

Appel à un embargo sur les armes

En octobre, l'ONG avait déclaré que son bureau dans la ville de Thantlang, dans l'ouest du pays, avait été détruit par des bombardements de la junte qui avaient également rasé des dizaines de maisons à la suite d'affrontements avec un groupe antijunte local.

Après ces nouvelles exactions commises par la junte, les États-Unis ont renouvelé mardi leur appel à imposer un embargo sur les armes à destination de la Birmanie.

"La communauté internationale doit faire davantage pour (...) prévenir la répétition d'atrocités en Birmanie, y compris en arrêtant la vente d'armes et de technologies à double usage" à la junte au pouvoir, a déclaré dans un communiqué le secrétaire d'État américain, Antony Blinken.

Lundi, la nouvelle envoyée spéciale des Nations unies pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, s'est déclarée "profondément inquiète" de l'escalade de la violence dans le pays et a appelé à un cessez-le-feu entre la junte et ses opposants à l'occasion de la nouvelle année.

La Birmanie est en proie au chaos depuis le coup d'État de février, et plus de 1 300 personnes ont été tuées dans le cadre de la répression menée par les forces armées, selon un groupe de surveillance local.

Avec AFP