Dix jours après le septième cycle de pourparlers concernant l'accord sur le nucléaire iranien, les négociations indirectes entre Téhéran et Washington ont repris, lundi. L'Iran réclame la levée des sanctions américaines avant toute prise de décision, tandis que les négociateurs occidentaux estiment au contraire que les négociations sur le nucléaire et la levée des sanctions doivent aller de pair.
Les négociations indirectes entre l'Iran et les États-Unis pour tenter de sauvegarder le pacte de 2015 sur le nucléaire iranien ont repris lundi 27 décembre, Téhéran se concentrant sur la levée des sanctions américaines prises à son encontre.
Le septième cycle de pourparlers, le premier depuis l'élection en juin dernier à la présidence iranienne de l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, s'est terminé il y a dix jours après que les Iraniens ont réclamé des changements en profondeur du projet d'accord existant.
"Si nous travaillons dur dans les jours et les semaines qui viennent, nous devrions obtenir des résultats positifs. Ce sera compliqué, des décisions politiques difficiles devront être prises, tant à Téhéran qu'à Washington", a déclaré l'émissaire de l'Union européenne, Enrique Mora.
Enrique Mora s'exprimait peu après la reprise des discussions, auxquelles participent des représentants de l'Allemagne, de la Chine, de la France, de la Grande-Bretagne, de l'Iran et de la Russie, avec une coordination de l'Union européenne.
"Il y a un sentiment d'urgence chez toutes les délégations présentes pour que toutes les négociations se terminent dans un délai raisonnable. Je ne donnerai pas de date précise, mais nous parlons de semaines et non de mois", a-t-il ajouté.
L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis, ce qui oblige les diplomates à faire la navette entre les deux délégations.
Washington a souvent fait part de sa frustration face à ce format, affirmant qu'il ralentit le processus, alors que les représentants occidentaux soupçonnent que l'Iran essaie seulement de gagner du temps.
L'accord de 2015 a imposé des restrictions aux activités d'enrichissement de l'uranium de l'Iran, retardant le temps nécessaire pour produire suffisamment de matière fissile pour une bombe nucléaire d'environ deux à trois mois à au moins un an.
L'Iran veut la levée des sanctions
"Le principal enjeu pour nous est de parvenir prioritairement à une situation dans laquelle le pétrole iranien pourra être commercialisé facilement et sans entraves", a déclaré le ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian, cité par des médias iraniens.
Enrique Mora a toutefois déclaré que les questions de la levée des sanctions et des restrictions nucléaires seraient adressées.
Téhéran veut la levée de toutes les sanctions américaines avant toute décision concernant le nucléaire. Les négociateurs occidentaux estiment au contraire que les négociations sur le nucléaire et la levée des sanctions doivent aller de pair.
Les exportations de pétrole – principale source de revenus pour l'Iran – ont plongé après la restauration des sanctions américaines.
Téhéran ne publie pas de données à ce sujet mais selon des estimations, les exportations pétrolières iraniennes seraient tombées d'environ 2,8 millions de barils par jour (bpj) en 2018 à 200 000 bpj désormais.
Enrique Mora a annoncé que les discussions seraient interrompues pendant trois jours à partir de vendredi, "l'établissement (n'étant) pas disponible", a-t-il précisé, faisant référence à l'hôtel de luxe où se tiennent les négociations.
Les trois puissances européennes parties à l'accord de 2015 – France, Royaume-Uni, Allemagne (E3) – avaient estimé que les pourparlers étaient revenus au point où ils s'étaient terminés en juin.
Avec Reuters