Après la décision du Premier ministre indien, Narendra Modi, d'accéder à de nouvelles demandes des agriculteurs manifestant depuis un an contre les réformes agraires du gouvernement, les manifestants présents dans les environs de New Delhi ont fini par lever le camp.
Des milliers d'agriculteurs indiens empaquetaient leurs affaires et démontaient les villages de tentes, samedi 11 décembre, à la périphérie de New Delhi, afin de rentrer chez eux après une année de manifestations contre la politique agraire du gouvernement.
Des centaines d'entre eux dansaient et célébraient "la victoire" samedi matin au moment de lever les barrages routiers et de démanteler les abris de fortune sur de grandes autoroutes.
Le Premier ministre, Narendra Modi, avait fait voter par le Parlement en novembre l'abrogation des trois réformes agraires qui, selon les manifestants, permettraient aux entreprises privées de contrôler le secteur agricole du pays.
Cependant, les protestataires avaient d'abord refusé de quitter leurs campements, mettant en avant d'autres revendications, comme une garantie de prix minimum fixes sur leurs produits agricoles.
Le gouvernement a promis la constitution d'une commission sur le sujet et s'est engagé à l'arrêt des poursuites contre les agriculteurs qui brûlent les chaumes des cultures, accusés de polluer l'air de New Delhi chaque hiver.
Arrêt des procédures criminelles contre les manifestants
Les autorités ont aussi accepté le versement de compensations aux familles des centaines d'agriculteurs qui, selon eux, sont morts pendant les manifestations et l'arrêt des procédures criminelles contre les manifestants.
Les lois agricoles voulues par Narendra Modi avaient été votées en septembre 2020 pour autoriser les agriculteurs à vendre leur production aux acheteurs de leur choix, plutôt que de se tourner exclusivement vers les marchés contrôlés par l'État leur assurant un prix de soutien minimal (PSM) pour certaines denrées.
Nombre de petits exploitants agricoles y étaient opposés, s'estimant menacés par cette libéralisation qui, selon eux, risquait de les obliger à brader leurs marchandises aux grandes entreprises.
Après des manifestations dans le Punjab et le Haryana, dans le Nord, des dizaines de milliers d'agriculteurs s'étaient dirigés vers la capitale, où ils avaient été violemment repoussés par la police, début d'une impasse entre les deux parties ayant duré un an.
Ce mouvement des agriculteurs a été la plus grande crise pour le gouvernement Modi depuis son arrivée au pouvoir en 2014.
Avec AFP