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Israël autorise la construction de 900 nouveaux logements à Jérusalem-Est

En pleine controverse, l'État hébreu vient d'autoriser la construction de 900 nouveaux logements à Jérusalem-Est. Le gel de la colonisation est la clé de voûte de la diplomatie américaine pour la reprise du processus de paix au Moyen-Orient.

AFP - Le ministère israélien de l'Intérieur a autorisé mardi la construction de 900 nouveaux logements dans Jérusalem-est annexée, en pleine controverse internationale sur les colonies juives, Washington se disant "consterné" par cette décision de l'Etat hébreu.

"La commission de planification et de construction (du ministère) a autorisé la construction de 900 logements dans le quartier de Gilo à Jérusalem", a indiqué un communiqué du ministère.

Cette autorisation survient au moment où le contentieux sur la colonisation israélienne entrave les efforts de relance du processus de paix au Proche-Orient, en particulier américains.

L'Autorité palestinienne a aussitôt condamné "sévèrement" l'initiative israélienne: "Les colonies doivent être stoppées. C'est le seul moyen de revenir à un véritable processus de paix", a commenté le principal négociateur  palestinien Saëb Erakat.

La Maison Blanche s'est dite "consternée" par la décision israélienne et a accusé Israël de compliquer la relance des efforts de paix avec les Palestiniens.

"Nous sommes consternés devant la décision prise par la commission de planification de Jérusalem" sur l'expansion du quartier de Gilo à Jérusalem, a dit le porte-parole du président Barack Obama, Robert Gibbs, dans l'une des réactions les plus vigoureuses de Washington à l'égard de son allié israélien.

La radio militaire israélienne avait indiqué auparavant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait rejeté une demande américaine pour un gel de la construction de dizaines de logements dans ce même quartier de colonisation de Jérusalem-est.

L'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a fait savoir lundi à des collaborateurs de M. Netanyahu que ce projet risquait de provoquer des tensions avec les Palestiniens et de porter atteinte aux chances d'une reprise des négociations, a précisé la radio.

M. Netanyahu a aussitôt rejeté cette demande en soulignant que Gilo faisait "partie intégrante de Jérusalem" et qu'il n'avait aucune intention d'y limiter la construction de logements. Le Premier ministre a également souligné que ce genre de projet privé ne nécessitait pas d'autorisation du gouvernement.

La partie orientale de Jérusalem, où vivent quelque 180.000 Israéliens --installés dans une douzaine de nouveaux quartiers-- ainsi que 270.000 Palestiniens, a été conquise durant la guerre de 1967 puis annexée. Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

De son côté, le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a fustigé la requête américaine, en arguant que celle-ci était "discriminatoire".

"La loi israélienne ne fait pas de discrimination entre juifs, musulmans et chrétiens ou entre Jérusalem est et ouest. La demande d'arrêt de la construction en fonction de la religion n'est pas légale aux Etats-Unis ou dans n'importe quel autre endroit du monde libre", a-t-il souligné dans un communiqué.

La question de la colonisation des Territoires palestiniens occupés constitue le principal obstacle à une reprise des négociations israélo-palestiniennes, suspendues depuis près d'un an.

Les Palestiniens réclament l'arrêt total de la construction dans les colonies, y compris à Jérusalem-est, avant de revenir à la table des négociations. Le gouvernement israélien s'y refuse et offre de renouer le dialogue sans condition préalable.

Les Palestiniens soulignent que la partie orientale de la Ville Sainte, dont ils veulent faire la capitale de leur futur Etat, représente plus du tiers (37%) des implantations juives dans les Territoires palestiniens.

Construit sur des terres palestiniennes confisquées, le quartier de Gilo, situé près de Bethléem (Cisjordanie), compte plus de 30.000 habitants et fait partie de la ceinture du "Grand Jérusalem" bâtie par Israël pour renforcer son contrôle sur Jérusalem-est.