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Le Nigéria et le Cameroun se qualifient pour la Coupe du monde 2010

En s'inclinant au Mozambique, les Tunisiens ont offert au Nigéria, qui s'est imposé au Kenya, la première place du groupe B, qualificative pour la Coupe du monde. Vainqueur au Maroc, le Cameroun a également validé son ticket pour le Mondial.

AFP - Le Nigeria s'est qualifié pour le Mondial-2010 après sa victoire au Kenya (3-2) combinée à la défaite de la Tunisie au Mozambique (0-1) dans l'autre match du groupe B, samedi lors d'une dernière journée des qualifications de la zone Afrique à rebondissements.

Les Nigérians sont des miraculés: ils n'étaient revenus dans la course à la qualification qu'à la dernière seconde de la 5e journée en battant le Mozambique 1-0 grâce à Victor Obinna.

Pour la Tunisie, qui avait cru tenir sa qualification avant le but d'Obinna, la déception est cruelle.

Obafemi Martins, auteur d'un doublé (62, 83) au Kenya, est le héros de la qualification du Nigeria, qui devance finalement la Tunisie d'un point (12 contre 11).

Le ticket pour l'Afrique du Sud a plusieurs fois changé de main, samedi après-midi. La Tunisie, qui comptait deux points d'avance au coup d'envoi, a longtemps cru tenir sa place pour une quatrième Coupe du monde consécutive, sentiment renforcé quand le Kenya a ouvert le score contre les +Super Eagles+, grâce à Dennis Oliech (16).

Mais les Nigérians ont égalisé (Martins) puis mené (Aiyegbeni Yakubu, 66), et la Tunisie a encaissé un but au Mozambique (Dario Monteiro, 83), perdant alors la tête du groupe.

Un nouveau but kenyan (Watende, 78) barrait à nouveau la route du Mondial au Nigeria, mais Martins a réussi le but de la délivrance.

Le Nigeria, 25e qualifié pour le Mondial-2010, disputera sa quatrième Coupe du monde après 1994, 1998 et 2002. Il a obtenu son meilleur résultat en 1994: 8e de finaliste, battu par l'Italie (1-2 a.p.).

Le Mozambique termine troisième du groupe B et se qualifie pour la Coupe d'Afrique (CAN-2010).

Le Cameroun et Eto'o au rendez-vous

Après un départ désastreux dans la campagne pour le Mondial, le Cameroun et sa star planétaire Samuel Eto'o seront finalement à la première Coupe du monde africaine, en Afrique du Sud, quatre ans après avoir été un des grands absents du rendez-vous allemand.

La non-qualification pour le Mondial-2006 avait été un drame pour les supporteurs camerounais mais il avait aussi déçu de nombreux amateurs de football ainsi que des publicitaires ou fabricants de matériel de sports qui avaient beaucoup investi sur les +Lions indomptables+.

En effet, le Cameroun est sans doute le meilleur ambassadeur du football africain, un des rares pays du continent dont l'effectif et le passé sont comparables aux cylindrées européennes ou sud-américaines.

Quart de finaliste en Italie en 1990 avec Milla, Omam-Biyik ou Nkono, les Lions indomptables ont les moyens avec Eto'o, encore buteur samedi contre le Maroc (2-0), mais aussi Geremi, Rigobert Song, Webo, Emana, Kameni, habitués à la rigueur et au haut niveau européen, d'écrire une nouvelle page d'histoire.

"Je veux qu'Eto'o se forge avec les Lions indomptables un aussi beau palmarès qu'avec Barcelone", a affirmé à l'hebdomadaire Jeune Afrique Paul Le Guen, l'entraîneur du Cameroun, appelé en dernière minute pour sauver les meubles.
   

Le Guen a redonné confiance

Si sur le papier le Cameroun fait figure de super-puissance du football africain et si sa qualification semble une évidence, il a bien failli se faire éliminer comme en 2006 par excès de confiance (une défaite, un nul et la dernière place du groupe après les deux premiers matches).

L'affaire était même devenue politique. Le président camerounais Paul Biya s'est personnellement impliqué afin d'éviter une élimination qui aurait pu être coûteuse politiquement.

Dans un pays où chaque match de l'équipe nationale est un événement majeur, les victoires sportives sont utilisées comme "un outil de marketing politique" et "servent à régler les tensions sociales et politiques", souligne Claude Abé, sociologue.

Arrivé au chevet de l'équipe en juillet, Le Guen a su redonner confiance et un nouveau souffle à l'équipe. Il a donné le brassard de capitaine à Eto'o, responsabilisant une star jugée quelques fois capricieuse, et surtout, peut-être, une discipline oubliée par les joueurs. Avec quatre victoires de rang (deux contre le Gabon, celles contre le Togo et le Maroc), le Cameroun est désormais à sa place.

Paul Le Guen affirmait: "Mon contrat s'achève en décembre. J'aimerais vivre une CAN et surtout une Coupe du monde. Si nous nous qualifions, j'aurais l'occasion d'en discuter avec les dirigeants camerounais". Les discussions sont ouvertes.