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Avec le G20 et la COP26 au programme, le président américain entend profiter de son voyage européen pour prendre de la hauteur après plusieurs semaines compliquées sur la scène intérieure. Il a rencontré vendredi à Rome le pape ainsi que le chef du gouvernement italien Mario Draghi avant un entretien avec le président français Emmanuel Macron.

Joe Biden est à Rome, vendredi 29 octobre, en chauffeur de salle avant le sommet du G20, et après avoir promis un plan "historique" pour l'économie américaine.

Le président américain a atterri vers 2h25, heure locale (00h25 GMT) en Italie. Après des semaines de négociations tortueuses et de déconvenues à Washington, avec une cote de confiance qui s'enfonce, Joe Biden voudrait, lors de son séjour européen – dans la foulée du G20 de Rome, il ira à Glasgow pour la grande conférence COP26 sur le climat –, prendre un peu de hauteur, lui qui se voit en porte-parole des démocraties face aux régimes autoritaires, la Chine en tête.

Joe Biden a eu vendredi un entretien particulièrement long avec le pape François au Vatican, alors que le président américain, catholique pratiquant, est contesté aux États-Unis par une frange conservatrice de la population pour sa tolérance à l'égard de l'avortement.

Selon le Vatican, cette rencontre privée a duré une heure et quart, avant environ quinze minutes supplémentaires consacrées à des photos et à un échange de cadeaux en présence d'autres membres de la délégation américaine, notamment Jill Biden, l'épouse du président américain.

Le compte-rendu de la Maison Blanche n'a fait aucune référence à la question de l'avortement. Alors que Joe Biden le défend fermement, le pape considère que l'interruption volontaire de grossesse est "un meurtre". Mais le souverain pontife a pris ses distances avec les évêques américains, qui voudraient interdire la communion aux politiciens soutenant le droit à l'avortement.

Entretien avec Mario Draghi

Après le Vatican et une visite protocolaire au président italien, Sergio Mattarella, Joe Biden s'est rendu peu après 16h au Palazzo Chigi pour y rencontrer le chef du gouvernement italien, Mario Draghi.

Certains commentateurs peignent Mario Draghi, passé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) et par la banque américaine Goldman Sachs, des noms familiers pour les élites américaines, en nouvelle star de la scène politique européenne.

Le G20 doit se tenir samedi et dimanche. Le président chinois, Xi Jinping, participera finalement au sommet par vidéo, selon un avis du ministère chinois des Affaires étrangères publié vendredi. Xi Jinping, qui n'a pas quitté la Chine depuis le début de l'année 2020 et l'apparition de l'épidémie de Covid-19, fera un discours lors du sommet, précise l'avis.

D'autres dirigeants des pays du G20, comme le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, ne se rendront pas à Rome.

Montrer une rupture avec l’ère Trump

De son côté, Joe Biden devra montrer, au G20 comme à la COP26, qu'il n'a pas seulement rompu avec les outrances verbales de Donald Trump, mais aussi avec les tentations de repli et d'unilatéralisme. Récemment, le retrait chaotique d'Afghanistan en août a perturbé les alliés des États-Unis.

Joe Biden vantera sans doute abondamment ses réformes, lui qui promet "le plus grand investissement jamais réalisé pour faire face à une crise climatique" : 550 milliards de dollars pour tailler dans les émissions de gaz à effet de serre.

Mais ses partenaires internationaux l'ont vu embourbé dans la procédure parlementaire, qui n'est pas bouclée. Ils ont noté que Joe Biden avait dû réduire de moitié ses promesses de dépenses sociales – qui restent, avec 1 750 milliards de dollars, gargantuesques.

Le président américain, qui rappelle volontiers avoir sillonné le monde comme sénateur puis comme vice-président, veut rallumer la flamme avec ses alliés. À commencer par le président français, Emmanuel Macron.

Les deux hommes doivent se voir vendredi à Rome – l'horaire et le lieu ne sont pas encore connus  – pour sceller leur réconciliation, après une très grave crise diplomatique autour d'un contrat de sous-marins australiens, que les États-Unis ont soufflé à la France.

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Avec AFP et Reuters