À la une de la presse, ce lundi 18 octobre, le drames des migrants aux frontières de l'Europe de l'Est, l'hommage rendu par Emmanuel Macron aux victimes algériennes de la répression policière du 17 octobre 1961 à Paris, le lancement des États généraux de la justice en France, et des hommes et des femmes tout nus (et peints en blanc).
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À la une de la presse, le drame des migrants à la frontière est de l'Europe, où des milliers de personnes se retrouvent coincées entre la Pologne et la Bélorussie.
"Leur voyage vers une vie meilleure a tourné au désastre" : ils sont Irakiens, Syriens, Afghans, et ils font la une, ce lundi matin, du journal suisse Le Temps, qui raconte comment ces migrants se retrouvent pris au piège, entre d'un côté, la Biélorussie, où le régime de Loukachenko se venge des sanctions européennes en organisant des vagues migratoires vers l'UE, et de l'autre, la Pologne, qui refoule systématiquement ces réfugiés, sans même examiner leur demande d'asile. "Chaque jour, des familles avec enfants, des femmes enceintes, ont besoin d'aide, des gens qui ont faim, soif, qui ont des vêtements trempés, qui ont parfois été battus par des soldats biélorusses", alerte une membre d'ONG, dont l'appel se heurte à la propagande anti-immigration du PiS, le parti ultra-conservateur au pouvoir en Pologne.
Le gouvernement polonais, dont la rhétorique anti-européenne provoque aussi beaucoup de critiques, notamment de Libération. Le quotidien revient sur la décision du Tribunal constitutionnel polonais d'établir la supériorité du droit national sur le droit communautaire – une décision très controversée, mais qui fait des émules ailleurs en Europe, d'après le journal, inquiet de la poussée souverainiste, en vogue au sein de l'UE malgré les résultats pas franchement brillants du Brexit, du moins pour le moment.
À la une également, l'hommage samedi d'Emmanuel Macron aux victimes algériennes de la répression du 17 octobre 1961, à Paris. "En reconnaissant les 'crimes inexcusables', commis selon lui, par la République, le président a pris un risque", selon Le Figaro, "le risque de heurter les tenants de la fermeté vis-à-vis d'Alger, sans satisfaire non plus les partisans de la repentance" - dont Le Figaro ne fait pas partie, puisque le journal estime qu'une "démarche de réconciliation ne peut avoir lieu que si l'on est deux" et que les récents gestes d'apaisement de la France, n'ont "rien changé" à la difficile relation franco-algérienne. Pas satisfait non plus, le quotidien L'Humanité, regrette qu'Emmanuel Macron, "plutôt que de reconnaître la responsabilité de l'État", se soit "contenté d'accuser Maurice Papon", le préfet de police de Paris de l'époque. Emmanuel Macron qu'on voit se recueillir lors de l'hommage rendu aux victimes, au pied du pont de Bezons, au bord de la Seine, le pont emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens venant du bidonville de Nanterre, à proximité.
"Allah Yarham chouada" – "Paix à l'âme des martyrs", titre ce matin le journal officiel algérien El Moudjahid, avec une photo de l'hommage rendu dimanche aux victimes par Abdelmajid Tebboune à Maqam Chahid, le sanctuaire du martyr d'Alger. Le président algérien a évoqué "des crimes gravés dans la mémoire collective" – une citation à la une d'El Watan, qui republie une photo de militants du FLN, tués par la police française. "Occultant la responsabilité du gouvernement de l'époque, (Emmanuel Macron) a évité ainsi de parler d'un "crime d'État"", regrette le journal. El Watan, qui publie un dessin de Hic, où l'on voit Emmanuel Macron "dénoncer les crimes du 17 octobre 1961 sans assumer" : "Alors, on ne veut pas trop se mouiller ?", l'interpelle un Algérien, au bord de la Seine.
Emmanuel Macron, qui lance lundi les États généraux de la justice, pour "dresser un état de la situation" et "formuler des propositions". Une commission présidée par Jean-Marc Sauvé, qui vient de remettre, par ailleurs, un rapport accablant sur les abus sexuels au sein de l'Église, va plancher pendant quatre mois sur les sujets qui fâchent, alors les relations entre les magistrats et le ministre Éric Dupont-Moretti sont loin d'être au beau fixe – d'où le dessin de Kak, à la une de L'Opinion, qui montre Emmanuel Macron annonçant à une magistrate que les travaux vont durer "quatre mois fermes".
À la rubrique justice, toujours : Mediapart annonce l'ouverture ce lundi du procès des sondages de l'Élysée. Cinq prévenus, dont le sondeur Patrick Buisson et l'ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, vont comparaître pendant quatre semaines, mais pas l'ex-président, qui bénéficie de l'immunité pénale accordée par la Constitution aux chef de l'État, pour les actes commis dans l'exercice de leurs fonctions.
On ne se quitte pas là-dessus. Un mot, pour terminer, de l'initiative de Spencer Tunick, qui a cherché à alerter l'opinion sur l'assèchement de la mer Morte, dans le sud d'Israël. Celle-ci a perdu un tiers de sa surface depuis 1960 et continue de baisser de plus d'un mètre par an. Le photographe américain a expliqué avoir recouvert de peinture blanche ses modèles, afin de rappeler l'épisode biblique de la femme de Loth, qui fut transformée en statue de sel au bord de la mer Morte, pour avoir regardé derrière elle. Lu dans The Guardian.
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