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Norvège : un homme muni d'un arc et de flèches tue cinq personnes

Au moins cinq personnes ont été tuées et deux blessées mercredi dans la ville norvégienne de Kongsberg par un homme muni d'un arc et de flèches, selon la police. Le suspect, un Danois de 37 ans, a été arrêté peu de temps après les faits.

Un homme armé d'un arc et de flèches a tué cinq personnes et en a blessé deux autres mercredi 13 octobre à Kongsberg, dans le sud-est de la Norvège, a annoncé la police norvégienne, qui a arrêté un suspect à 18 h 47.

Le suspect est un citoyen danois de 37 ans résidant à Kongsberg, selon un communiqué de la police publié dans la nuit de mercredi à jeudi. "Nous avons décidé de confirmer cette information car beaucoup de rumeurs circulent sur les réseaux sociaux autour de l’auteur de l’attaque, certaines [mettant en cause] des personnes n’ayant aucun lien avec les actes graves commis", a expliqué la police.

Plus tôt dans la soirée, le responsable de la police locale, Øyvind Aas, avait fait état, lors d'un point-presse, de cinq personnes mortes et deux blessées.

Les blessés ont été hospitalisés dans des unités de soins critiques mais, selon Øyvind Aas, rien n’indique que leur vie est en danger. L’un d’eux est un policier qui était hors service et se trouvait dans une boutique, l’un des multiples endroits du centre-ville où l’attaque s’est produite.

Les faits ont eu lieu peu avant 18 h 13 (16 h 13 GMT) dans le centre-ville de cette municipalité de 28 000 habitants.

"L'homme qui a commis cet acte a été arrêté par la police et, d'après nos informations, il n'y a qu'une personne impliquée", a déclaré Øyvind Aas. Les mobiles de l'attaque sont encore indéterminés à ce stade.

Selon la chaîne TV2, généralement bien informée, l’auteur présumé de l’attaque est un Norvégien converti à l’islam et ayant des antécédents médicaux – ce que les autorités n’ont pas voulu confirmer.

Toutes les hypothèses étudiées

"Vu le déroulement des faits, il est naturel d’évaluer s’il s’agit d’une attaque terroriste", a tout de même dit Øyvind Aas lors d’un deuxième point-presse. "Le suspect n’a pas été entendu et il est trop tôt pour se prononcer sur ses mobiles", a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs gardaient "toutes les possibilités ouvertes".

Les services de renseignement intérieur (PST) ont été placés en alerte, a indiqué un porte-parole à l’AFP. "Ce ne sont pour l’instant que des conjectures", a déclaré le porte-parole, Martin Bernsen, interrogé sur l’éventualité d’une attaque terroriste.

Le suspect a été emmené au commissariat de la ville voisine de Drammen. Aucun autre suspect n’est activement recherché.

Plusieurs quartiers ont été bouclés, les images de télévision montrant un important déploiement de forces de police en armes et d'ambulances. La population a été appelée à rester chez soi et un hélicoptère et une équipe de démineurs ont aussi été envoyés sur place.

La direction norvégienne de la police a décrété que les policiers, qui ne sont généralement pas armés, porteraient des armes à titre temporaire dans tout le pays.

La radio-télévision publique NRK a montré sur son site Internet une photo envoyée par un témoin montrant une flèche noire solidement plantée dans un mur.

La Norvège déjà ciblée par des attaques d'extrême droite

"Ces événements nous ébranlent", a déclaré la Première ministre Erna Solberg, dont c’était le dernier jour en fonction. Jeudi, elle cède son poste au travailliste Jonas Gahr Støre, vainqueur des législatives du 13 septembre.

Dans le passé, la Norvège, nation traditionnellement paisible, a été la cible d'attaques d'extrême droite.

Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, avant d'ouvrir le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya.

En août 2019, Philip Manshaus avait aussi tiré dans une mosquée des environs d'Oslo, avant d'être maîtrisé par des fidèles, sans faire de blessé grave. Il avait auparavant abattu par racisme sa demi-sœur adoptive d'origine asiatique.

Plusieurs projets d'attentats islamistes ont par ailleurs été déjoués.

Avec AFP et Reuters