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Attaque en Nouvelle-Zélande : la justice avait épuisé tous les recours contre l'assaillant

La Nouvelle-Zélande essayait depuis des années d'expulser le jihadiste sri-lankais responsable d'une attaque au couteau dans un supermarché vendredi, a révélé la Première ministre, Jacinda Ardern, au lendemain du drame.

L'homme responsable d'une attaque au couteau, vendredi, dans un supermarché en Nouvelle-Zélande avait été surveillé pendant cinq ans et emprisonné pendant trois ans avant que les autorités n'épuisent tous les recours pour le maintenir en détention, a révélé, samedi 4 septembre, la Première ministre néozélandaise, Jacinda Ardern. 

L'homme, inspiré par le groupe jihadiste État islamique, avait été libéré en juillet et était depuis sous surveillance policière. Vendredi 2 septembre, ce Sri Lankais de 32 ans a pris un couteau dans un supermarché d'Auckland et a attaqué sept personnes, dont trois ont été grièvement blessées, avant d'être abattu par la police chargée de le suivre. 

Jacinda Ardern a dit ne pas pouvoir tout révéler sur cet homme en raison d'une décision judiciaire passée interdisant la publication d'informations à son sujet. L'homme, arrivé en Nouvelle-Zélande avec un visa d'étudiant en 2011, avait attiré l'attention de la police en 2016 après avoir exprimé sur Facebook sa sympathie pour des attaques jihadistes. 

Déjà soupçonné de vouloir commettre un attentat en 2018

Il avait été arrêté en 2018 pour possession d'un couteau et de matériel répréhensible et était considéré comme un "loup solitaire" planifiant une attaque au couteau. Pendant sa détention, il a été accusé d'avoir agressé des gardiens, mais les tentatives pour le faire inculper en vertu de la loi antiterroriste ont échoué. 

Bien que l'homme ait été reconnu coupable de certains chefs d'accusation, il avait déjà passé trois ans en détention provisoire et "toutes les possibilités de poursuivre sa détention avaient été épuisées", a déclaré Jacinda Ardern, même si "des mesures d'atténuation des risques étaient déjà en cours".

Elle a ajouté que des changements à la législation antiterroriste devraient être approuvés par le Parlement avant la fin du mois. Selon le commissaire de police Andrew Coster, il n'y avait rien d'inhabituel dans les actions de l'homme avant l'attaque et il semblait faire ses courses normalement.

Il a ajouté que la police avait gardé ses distances parce que l'homme avait un "haut niveau de paranoïa" concernant sa surveillance, et qu'il avait fallu plus de deux minutes pour l'atteindre et l'abattre après qu'il ait commencé à poignarder frénétiquement les clients. 

La Nouvelle-Zélande n'avait "aucune raison légale de le maintenir en détention"

"Nous n'avions aucune raison légale de le maintenir en détention. Le suivi de ses actions a été entièrement dépendant de la capacité des équipes de surveillance à maintenir leur couverture alors qu'elles l'observaient sur une longue période", a déclaré Andrew Coster. 

De son côté, le Sri Lanka a fait savoir qu'il était prêt à coopérer à l'enquête. "Le Sri Lanka condamne cette violence insensée et se tient prêt à coopérer avec les autorités néozélandaises de toutes les façons nécessaires", a assuré, samedi, le porte-parole du ministère srilankais des Affaires étrangères, Kohularangan Ratnasingam, louant la rapidité de la réaction des policiers.

Le Conseil musulman du Sri Lanka a dénoncé un "acte de terrorisme barbare". "Cela nous rappelle à tous de nous rassembler et d'être unis contre le terrorisme et l'extrémisme violent localement et internationalement, pour le bien de tous", a indiqué à l'AFP un membre du Conseil, Mohamed Hisham.

Avec AFP