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Covid-19 : le passe sanitaire désormais obligatoire pour les salariés en contact avec le public

À partir de lundi, le passe sanitaire est obligatoire pour les salariés en contact avec le public, notamment dans les restaurants et lieux culturels. Une mesure qui divise les syndicats. 

L'instauration du passe sanitaire franchit une nouvelle étape lundi 30 août. Il est désormais obligatoire au travail, pour 1,8 million de salariés en contact avec le public dans les restaurants, cinémas, musées ou encore les trains grandes lignes, là où il était déjà requis pour les clients.

Jusqu'au 15 novembre, les employeurs devront vérifier la validité des passes de leur personnel. Cette obligation concerne aussi les bénévoles intervenant dans tous "les lieux, établissements, services ou événements" listés par le ministère du Travail, notamment les bars, théâtres, cars ou avions interrégionaux, parcs d'attractions, zoos, foires et certains centres commerciaux.

Covid-19 : le passe sanitaire désormais obligatoire pour les salariés en contact avec le public

Le porte-parole du gouvernement a promis dimanche "une semaine de souplesse, de pédagogie, de rodage, de tolérance". Mais "il y aura évidemment des sanctions ensuite", a prévenu Gabriel Attal. "Si vous êtes le responsable d'un établissement et que manifestement vous ne voulez pas contrôler le passe sanitaire et l'appliquer, vous vous exposez d'abord à un avertissement, une mise en demeure, et potentiellement une fermeture administrative", a-t-il expliqué.

À partir du 30 septembre, les salariés mineurs, y compris les apprentis, devront aussi être à jour. Le passe est validé par un schéma vaccinal complet, un test négatif datant de moins de 72 heures ou une attestation de rétablissement du Covid-19.

Les salariés dépourvus de ce sésame pourront prendre des congés, télétravailler, être affectés à un poste ne nécessitant de passe ou être suspendus sans solde.

"Comme il y a beaucoup de Français vaccinés, vous avez une proportion à peu près équivalente dans les entreprises", note Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). "Si au bout de plusieurs semaines", certains salariés "ne sont toujours pas sous passe sanitaire", l'entreprise "rentrera dans un système de suspension du contrat de travail", ce qui est "une décision lourde", a-t-il souligné sur Franceinfo.

Selon la direction générale de la Santé dimanche, plus de 48 millions de Français ont reçu au moins une dose (71,8 % de la population totale) et plus de 43,5 millions (64,6 %) bénéficient d'un schéma vaccinal complet. De même source, la pression sur l'hôpital a cessé de s'accroître avec des indicateurs stabilisés depuis plusieurs jours, à l'exception des Antilles.

Les syndicats divisés

Tous les syndicats ne sont pas du même avis sur cette nouvelle obligation. Cet été, si la CFDT avait approuvé le texte issu des débats parlementaires sur la loi sanitaire, la CGT avait dénoncé la possibilité de suspension des contrats de travail, y voyant une "sanction totalement inédite et disproportionnée". Une "sanction lourde", avait jugé FO.

Cette nouvelle étape du passe sanitaire coïncide lundi avec une réunion intersyndicale nationale CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires, ainsi qu'Unef, MNL et UNL - sans la CFDT. Ces organisations devraient décider d'une journée de mobilisation le 5 octobre, notamment contre la réforme de l'assurance chômage. Mais la question du passe sanitaire ne manquera pas de planer au-dessus des discussions, alors que ses opposants manifestent tous les samedis depuis le 17 juillet.

La mise en place du passe sanitaire dans des lieux recevant du public début août "n'a pas eu d'impact sur l'activité économique du pays", a de son côté assuré lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Dans les bars et les restaurants, les dépenses en carte bleue ont augmenté de 5 % la semaine du 9 août", celle du début de l'instauration du passe, "et de 8 % la semaine qui a suivi" par rapport à 2019, a justifié Bruno Le Maire, reconnaissant toutefois "une ou deux exceptions", comme "les centres commerciaux".  

Le gouvernement veut désormais passer à du "sur-mesure" alors que prennent fin mardi les aides d'urgence (240 milliards d'euros depuis mars 2020, dont deux tiers de prêts).

La ministre du Travail Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé que le ministère ne recommanderait plus un nombre de jours de télétravail minimum aux entreprises, qui seront entièrement à la manoeuvre dans le cadre d'accords avec les syndicats. 

Avec AFP