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Quelque 237 000 manifestants ont défilé en France contre le passe sanitaire

Quelque 237 000 opposants au passe sanitaire ont manifesté, samedi, à travers la France, selon le ministère de l'Intérieur. Il s'agit du plus grand nombre de participants depuis le début de la contestation. 

De Toulon à Lille, une foule très hétérogène de Français a manifesté, samedi 7 août, à travers le pays, contre l'extension du passe sanitaire, et la vaccination obligatoire pour les soignants, validés par le Conseil constitutionnel.

Quelque 237 000 personnes, dont 17 000 à Paris, ont défilé, un niveau jamais atteint depuis le début de la contestation, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. 

C'est 33 000 de plus que samedi dernier. Et le nombre a plus que doublé en trois semaines, en plein cœur de l'été, par rapport aux 114 000 manifestants recensés par les autorités le 17 juillet, lors du premier week-end d'actions.

Comme la semaine dernière, l'affluence était plus forte dans le Sud-Est, où au moins 47 000 personnes, selon la police, ont défilé. Ils étaient 19 000 à Toulon, près de 10 000 à Nice, 8 000 à Montpellier, au moins 6 000 à Marseille, selon les premiers chiffres de la police et des préfectures. 

La manifestation anti pass sanitaire commence en ce moment à #Nice, au départ de la place Garibaldi.
Comme la semaine dernière, où 6 500 personnes avaient défilé selon la police.#Nice #Manifs7aout pic.twitter.com/o4Q8tDqe18

— France Bleu Azur (@francebleuazur) August 7, 2021

Ces défilés, pour le quatrième week-end consécutif, ont eu lieu au lendemain d'un nouvel appel pressant lancé par Emmanuel Macron - "faites-vous vacciner"  et alors que plus de 44 millions de Français ont reçu au moins une dose (65,9 % de la population).

Pompiers en tenue, soignants en blouse, Gilets jaunes ou électeurs d'extrême droite... Les cortèges hétéroclites mêlaient anti-vaccins et pro-vaccins opposés à la généralisation du passe sanitaire, validée jeudi par le Conseil constitutionnel. 

La loi qui élargit le passe sanitaire à de nouveaux lieux publics et instaure une obligation vaccinale pour les soignants a été publiée au Journal officiel vendredi. À partir de lundi, il faudra a priori présenter un certificat de vaccination, un test PCR négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement de la maladie pour avoir accès aux cafés et aux restaurants, salles de spectacles ou salons professionnels, ou encore pour faire un long trajet à bord d'un avion, train ou autocar.  

Dans les cortèges, beaucoup disent refuser d'être "les cobayes" de nouveaux vaccins. Mais une bonne part des manifestants, parfois vaccinés, manifestent spécifiquement contre l'imposition du passe sanitaire qui constitue, selon eux, une "obligation vaccinale déguisée" et instaure "une société de contrôle".

"Macron, ton passe, on n'en veut pas"

"Macron, ton passe, on n'en veut pas", "Macron, ta gueule, on n'en veut plus" : dans le centre de Paris, des slogans hostiles au président ont résonné dans un cortège parisien - de plusieurs milliers de personnes, dont de nombreux Gilets jaunes - très encadré par les gendarmes mobiles. 

Certains descendaient pour la première fois dans la rue, tel Alexandre Fourez, 34 ans et qui a déjà eu le Covid. "Le problème avec le passe sanitaire, c'est qu'on nous force la main", a confié à l'AFP à Paris cet employé dans le marketing, qui a "vraiment du mal à croire que son application va être provisoire". 

À Paris, 11 000 manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, ont participé à un autre rassemblement à l'appel de Florian Philippot, ancien numéro 2 du FN (devenu RN) et président des Patriotes, qui a appelé à "dégager intégralement" le gouvernement.

Plusieurs milliers de personnes, dans un patchwork d'âge, de profils militants et de revendications à Paris à l'appel de Florian Philippot contre le #PassSanitaire. pic.twitter.com/Gr9XW5Erss

— Daphné Rousseau (@daphnerousseau) August 7, 2021

Les autorités font valoir que le nombre des hospitalisations en soins critiques continue d'augmenter et que les décès quotidiens liés au Covid-19 dans les hôpitaux repartent à la hausse. La situation se dégrade en particulier dans les Antilles, et notamment en Guadeloupe, confinée depuis mercredi.

Échauffourées à Lyon et à Dijon 

Plus d'une centaine de personnes, dont de nombreux commerçants, ont manifesté à Cambrai, dans le Nord. Des commerces y étaient fermés pour protester contre le contrôle du passe qui "va être long, compliqué et pourrait créer des tensions", a expliqué Morgan Sedrue, 36 ans, gérant d'un bar, qui redoute aussi de voir sa clientèle "divisée par deux".

La fin de parcours a donné lieu à des échauffourées avec les forces de l'ordre à Lyon - où la police a procédé à sept interpellations pour jets de projectile - ainsi qu'à Dijon quand des manifestants ont bloqué une voie de tramway.

Peu d'incidents ont été constatés, avec seulement 35 interpellations et sept blessés légers parmi les forces de l'ordre, sur un total de 198 actions. À 20 h, huit personnes avaient été placées en garde à vue à Paris, dont un mineur, selon le parquet.

Avec AFP