À 27 ans, Madeleine Malonga a été battue par la Japonaise Shori Hamada en finale des -78 kg. L'année 2021 aura été frustrante pour la judoka française avec deux médailles d'argent aux mondiaux puis aux JO, deux épreuves où elle visait l'or.
Championne d'Europe et du monde, il ne manquait à Madeleine Malonga qu'un titre olympique. À Tokyo, la judoka française n'a pas réussi à décrocher l'or, jeudi 29 juillet, face à la Japonaise Shori Hamada dans la catégorie des moins de 78 kg et doit se contenter de l'argent.
HAMADA Shori était trop forte !!! ???????? ????
Madeleine Malonga perd son duel contre la Japonaise chez les - de 7️⃣8️⃣kg. ???? ????
Super parcours Madeleine. Tu peux être fière ! ????
Et 5️⃣e médaille pour la France en #judo. Ça assure ! ????
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Au terme d'un combat expéditif, elle a été dominée sur ippon par immobilisation par sa grande rivale, qu'elle avait battue en finale des Mondiaux-2019. "Je suis déçue vraiment, mais je réaliserai peut-être après que c'est une belle médaille. Je voulais tellement gagner, ce sont des longues années de travail. Cela ne se présente peut-être qu'une fois dans sa vie", a-t-elle réagi sur France TV, en larmes, après sa défaite.
La numéro un mondiale avait la pression. L’athlète de l’Étoile sportive du Blanc-Mesnil était celle à abattre lors des Jeux. "Les filles veulent me démonter", avait-elle souligné auprès du journal L’Équipe, après son quart de finale accroché contre la Cubaine Kaliema Antomarchi.
Mais Madeleine Malonga n’avait qu’une idée en tête : tenir la promesse qu’elle s'était faite quand elle était adolescente. "J’avais ce rêve à 14 ans déjà", a-t-elle raconté sur le site officiel des Jeux olympiques. "Mais je n’avais pas conscience de tout ce que ça impliquait, tout ce qu’il fallait faire pour y arriver. Toute la persévérance, le courage et la détermination nécessaires pour arriver en haut".
"Un petit truc qui fait la différence"
Pour atteindre la plus haute marche du podium, la jeune championne originaire de Chambly, dans l’Oise, a en effet quitté très tôt sa famille pour intégrer le pôle France de judo d’Amiens. "C’était un âge très jeune et ça a été difficile de quitter le domicile familial pour aller en sport-étude à Amiens. C’est d’ailleurs pour ça que je ne voulais pas partir au début. Mais mon père m’a expliqué que c’était une chance et que si ça ne se passait pas bien, ils pouvaient venir me chercher. Puis j’avais mes parents tous les soirs au téléphone", raconte la sportive dont les deux parents sont originaires du Congo.
Ce sacrifice se révèle payant. Il y a onze ans, elle intègre l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep). En 2014, à seulement 21 ans, elle gagne une médaille d’argent au prestigieux Tournoi de Paris, puis son premier Grand Slam à Bakou, en Azerbaïdjan. Sa carrière est lancée. La judoka enchaîne les succès. Perfectionniste, elle essaye de corriger les moindres détails : "On doit être actrice et pas spectatrice. Sur le tapis, tout le monde veut être championne olympique, mais il y a un petit truc qui fait la différence. Parfois, il y a des périodes de flottement, dans l’entraînement ou en compétition".
Madeleine MALONGA (-78kg) est CHAMPIONNE DU MONDE!!!!! ⭐
Elle bat la Japonaise Shori HAMADA devant son public !!!
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En 2018, elle obtient son premier sacre européen face à sa compatriote Audrey Tcheuméo, vice-championne olympique. Un an plus tard, elle remporte les championnats du monde pour la première fois à Tokyo face à Shori Hamada. En juin dernier, elle perd sa couronne aux derniers mondiaux, mais ne perd pas sa motivation. "C'est le sport de haut niveau. On ne peut pas tout le temps gagner, c'est dommage. Mais on apprend plus des défaites, il paraît. Alors j'ai sûrement appris quelque chose aujourd'hui", avait-elle déclaré, après sa déconvenue en finale face à l’Allemande Anna Maria Wagner.
Quelques semaines plus tard, Madeleine Malonga a de nouveau chuté si près du sacre. Même si elle a manqué son rendez-vous olympique à Tokyo, elle aura l'occasion de prendre sa revanche dans trois ans, en France. "Je vais digérer cela et me préparer pour Paris 2024", a-t-elle affirmé, malgré son immense déception.