Le Japonais Yuto Horigome est devenu dimanche le premier champion olympique de l'histoire du skateboard dans la catégorie street messieurs, à l'Urban Sports Park Ariake de Tokyo.
Il entre dans l'Histoire à domicile. Le Japonais Yuto Horigome est devenu, dimanche 25 juillet, le premier champion olympique de skateboard, sport additionnel aux JO de Tokyo, dans la catégorie street messieurs. Il a devancé le Brésilien Kelvin Hoefler et l'Américain Jagger Eaton.
Champion du monde en juin dernier à Rome, Horigome était très attendu dans son pays et il n'a pas failli en finale en collectant 37,18 points et la médaille d'or, devant Hoefler (36,15 points) et Eaton (35,35 points), qui a éclipsé son compatriote américain et superstar du street, Nyjah Huston, classé seulement septième (26,10 points) sur huit finalistes.
Aurélien Giraud, un des deux représentants français, a semblé intouchable en qualifications mais a multiplié les ratés en finale. Il prend la sixième place tandis que son compatriote et ami Vincent Milou échoue au pied du podium.
Yuto HORIGOME remporte la première médaille d'or en skateboard de l'histoire des #JeuxOlympiques ! ???????????? @MilouVincent échoue au pied du podium en finale Street Messieurs ! Ce n'est pas passé loin ! ???? ????????@WorldSkate_news I #Skateboarding I @FFRollerSkate I #UnitedByEmotion pic.twitter.com/ZCJqrVqrRQ
— #Tokyo2020 en français (@Tokyo2020fr) July 25, 2021Le titre s'est joué sur deux runs de 45 secondes chacun, suivis de cinq tricks (le tout, à tour de rôle), en ne prenant en compte que les trois meilleures notes.
Casquette sur la tête – le casque n'est obligatoire que jusqu'à 18 ans –, les écouteurs dans les oreilles pour skater en musique et le tee-shirt ample, les garçons ont survolé les escaliers reproduits dans l'aire de jeu à coups de "ollies", la base en skateboard depuis quarante ans.
En 1982, Rodney Mullen avait lancé en street le fameux "ollie", une figure qui consiste à décoller avec sa planche sans la tenir. Les skateparks avaient alors commencé à se développer, les skateurs étant accusés de dégrader le mobilier urbain et d'être trop bruyants avec leur planche.
Rajeunir l'audience des JO
Le skateboard se veut avant tout un mode de vie, à l'esprit libre et sans contrainte. Une attitude qui a séduit de nombreuses marques extérieures au milieu ces quinze dernières années. Le skateboard est devenu très tendance, fait vendre et captive une bonne partie de la jeunesse. En en faisant un sport additionnel aux JO, le Comité international olympique (CIO) tente de rajeunir leur audience.
L'entrée de la discipline au programme olympique a scindé la communauté. "Certaines personnes considèrent le skateboard comme un vrai sport, d'autres non. Ça m'est égal comment on appelle ce sport, mais tout ce que je peux dire, c'est que c'est très différent des autres sports, c'est très individuel, chacun a son propre style et fait des tricks différents", avait confié à l'AFP Nyjah Huston. "Les gens ne savent pas ce qu'est le skate, peut-être qu'ils vont prendre ça avec plus de sérieux grâce aux Jeux olympiques", avait-il ajouté.
L'Américain s'est dit dimanche impatient de revenir à "la vraie vie du skateboard", c'est-à-dire faire des vidéos, partir en tournée pour ses sponsors, skater avec les copains.
Le graal d'un skateur n'est pas de participer aux JO, mais d'avoir une planche à son nom, ce qui fait de lui un "pro". L'or a tout de même bel et bien fait le bonheur de Yuto Horigome.
Avec AFP