![Aung San Suu Kyi s'entretient avec des diplomates américains Aung San Suu Kyi s'entretient avec des diplomates américains](/data/posts/2022/07/15/1657862850_Aung-San-Suu-Kyi-s-entretient-avec-des-diplomates-americains.jpg)
Deux diplomates américains se sont entretenus avec l'opposante Aung San Suu Kyi. Ils avaient auparavant rencontré le Premier ministre. Cette visite intervient alors que Washington veut adjoindre aux sanctions économiques un dialogue avec la junte.
L’opposante birmane Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis 18 ans, est apparue en public pour la première fois depuis 2003 - exception faite de sa sortie pour son procès - , la junte l'ayant autorisé à rencontrer des diplomates américains dans un hôtel de luxe de Rangoun.
La sortie de la lauréate du prix Nobel de la paix, que Cyril Payen, le correspondant de FRANCE 24 à Bangkok, qualifie de "fait très très rare", est due à la visite du secrétaire adjoint américain pour l'Asie de l'Est et le Pacifique, Kurt Campbell, et de son assistant Scot Marciel, venus s'entretenir avec elle.
Rencontre avec le Premier ministre
Les deux Américains espèrent poser les bases d'un dialogue à long terme avec la Birmanie. Au vu de l’inefficacité du système des sanctions sur la junte, Washington semble vouloir y allier le dialogue. C'est d'ailleurs en ce sens que Kurt Campbell a également rencontré plus tôt dans la journée le Premier ministre birman Thein Sein, à Naypyidaw, la nouvelle capitale du pays.
"Jamais un diplomate de si haut rang n’avait été autorisé en Birmanie depuis 14 ans", relève Cyril Payen. C'est-à-dire depuis 1995 et la visite de Madeline Albright, alors ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies sous l’administration Clinton.
Un préambule au déplacement du président Obama
Cyril Payen note cependant "un bémol" à cette visite : "les diplomates américains n’ont pas rencontré le général Than Shwe qui préside aux destinées du pays car celui-ci les a snobés." Selon les médias gouvernementaux birmans, le général, connu pour réduire autant que possible ses rencontres avec les étrangers, était en mission dans le sud du pays.
Selon Cyril Payen, "tout cela est un préambule au déplacement du président Obama en Asie dans une semaine, où il sera fortement question du dossier birman".
Mais le journaliste relève un autre fait pour le moins surprenant dans une Birmanie fermée : "les photographes et la presse locale ont été conviés pour couvrir l’évènement." Il y voit une "opération de communication aux dépens de l’administration Obama" - la junte militaire birmane ayant souvent utilisé Aung San Suu Kyi pour faire baisser la pression de la communauté internationale quand celle-ci était trop forte.