Un avion de ligne russe transportant une trentaine de passagers a disparu des radars, mardi, dans la péninsule du Kamtchatka, en Extrême-Orient russe, ont annoncé des responsables locaux. L'agence aérienne russe a annoncé que des débris de l'Antonov An-26 ont été retrouvés à environ quatre kilomètres de l'aéroport où il aurait dû atterrir.
Un avion de ligne, un Antonov An-26 de conception soviétique, a disparu des radars, mardi 6 juillet, dans la péninsule russe du Kamtchatka, au nord-est du Japon.
Des débris de l'avion ont été retrouvés à environ quatre kilomètres de l'aéroport où il aurait dû atterrir, a annoncé l'agence aérienne russe. "Les sauveteurs ont retrouvé des débris de l'avion", a indiqué Rossaviatsia dans un communiqué envoyé à l'AFP, précisant que "le travail des sauveteurs est difficile" en raison de la géographie des lieux. L'appareil aurait dû atterrir à 15 h 50 (5 h 50 GMT), mais le contact avait été perdu quelques minutes avant.
Les recherches ont été interrompues par la nuit, ont précisé des sources au sein du ministère des Situations d'urgence, mais les espoirs de retrouver des survivants étaient quasi nuls, selon les agences de presse russes.
Le gouverneur du Kamtchatka, un gigantesque territoire très peu peuplé mais apprécié des touristes pour ses volcans et sa nature sauvage, a affirmé que le fuselage avait été retrouvé à la fois le long de la côte et dans la mer d'Okhotsk.
"Visiblement, il y a eu une catastrophe lors de la remise de gaz à l'atterrissage", a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur le site du gouvernement régional.
Communication perdue dix minutes avant l'heure d'atterrissage
L'appareil effectuait la liaison entre la capitale régionale Petropavlovsk-Kamchatsky et la petite ville de Palana quand il a cessé d'émettre, a expliqué à l'AFP une porte-parole du bureau du procureur régional chargée des transports, Valentina Glazova. Selon elle, l'avion transportait 23 passagers et six membres d'équipage. Le ministère russe des Situations d'urgence rapporte de son côté que 28 personnes se trouvaient à bord, dont 22 passagers.
L'avion était opéré par une petite compagnie locale du Kamtchatka, immense péninsule de l'Extrême-Est de la Russie très peu peuplée.
Différentes hypothèses étaient avancées sur le sort de l'appareil, une source ayant affirmé à l'agence de presse publique Tass que l'avion pourrait s'être abîmé en mer, tandis qu'une autre a déclaré à l'agence Interfax qu'il s'est probablement écrasé près d'une mine de charbon, à proximité de Palana.
Selon les autorités, la communication a été perdue à neuf kilomètres de l'aéroport et dix minutes avant l'heure d'atterrissage prévue. L'Antonov était opéré par une petite compagnie locale.
Les enquêteurs ont indiqué étudier les thèses d'un accident dû à une météo défavorable, à un problème technique ou à une erreur de pilotage.
Épais brouillard
Des médias russes ont publié une vidéo du ministère des Situations d'urgence montrant le lieu du crash : on y voit une large trace noire au sommet d'une falaise de plusieurs centaines de mètres plongeant dans la mer.
La flotte russe du Pacifique, citée par l'agence Interfax, a précisé que le fuselage avait été trouvé en plusieurs morceaux au sommet d'une colline et dans la mer, les agences russes affirmant de leur côté, citant les sauveteurs, que l'avion a tenté à deux reprises d'atterrir à travers un fort brouillard et des vents violents.
Rosaviatsia, citée par les médias russes, confirme que l'aéroport était dans le brouillard et "les montagnes situées dans la zone étaient cachées par des nuages" à l'approche de l'atterrissage.
Selon des données publiées par des sites spécialisés, l'Antonov An-26 qui a disparu mardi était entré en exploitation en 1982. Il était en bon état et avait passé des contrôles de sécurité récemment, selon la compagnie et le ministère des Transports régional.
Palana avait déjà été le théâtre d'un crash mortel en septembre 2012 : par temps de brouillard, l'équipage d'un Antonov An-28 n'avait pas respecté les procédures d'approche et l'avion s'était écrasé au sol, tuant dix des 14 occupants. De l'alcool avait été trouvé dans le sang des deux membres d'équipage.
Problèmes de maintenance et de respect des règles de sécurité
La Russie, longtemps connue pour ses accidents d'avion, a nettement amélioré sa sécurité aérienne depuis les années 2000 à mesure que les principales compagnies du pays abandonnaient leurs vieillissants appareils soviétiques pour des avions plus modernes.
Des problèmes de maintenance et le respect parfois laxiste des règles de sécurité restent un problème et plusieurs accidents d'avion ont marqué ces dernières années. Le dernier accident grave remonte à mai 2019, quand un Soukhoï Superjet de la compagnie nationale Aeroflot avait pris feu en faisant un atterrissage d'urgence à l'aéroport Cheremetievo de Moscou, tuant 41 personnes.
En février 2018, un Antonov An-148 de la compagnie Saratov Airlines s'était écrasé peu après son décollage près de Moscou, tuant les 71 personnes à bord. Une enquête avait déterminé qu'une erreur humaine était à l'origine de l'accident.
La Russie connaît aussi fréquemment des incidents non mortels, forçant les vols à être déroutés ou à des atterrissages d'urgence généralement dus à des problèmes techniques.
En août 2019, un avion de la compagnie Ural Airlines transportant plus de 230 personnes avait effectué un atterrissage miraculeux dans un champ de maïs près de Moscou après que des oiseaux eurent été aspirés dans un réacteur au décollage.
En février 2020, c'était un Boeing 737 de Utair avec 100 personnes à bord qui s'était posé sur le ventre dans le nord de la Russie après un dysfonctionnement de son système d'atterrissage, sans faire de mort.
Le transport aérien est de plus soumis à des conditions de vol souvent difficiles dans les régions reculées de l'Arctique et de l'Extrême-Orient, où l'avion et l'hélicoptère sont les moyens de transport privilégiés pour relier les villes et villages isolés.
Avec AFP