Face aux appels réclamant sa démission, le Premier ministre belge, Yves Leterme, est toujours dans l'attente du rapport de la Cour de cassation sur les possibles ingérences politiques dans le dossier de la banque Fortis.
REUTERS - L'avenir du Premier ministre belge était toujours en ballottage vendredi avant la publication d'un rapport de la Cour de cassation sur de possibles ingérences politiques dans l'examen par la justice du plan de démantèlement de la banque Fortis.
Les appels à la démission d'Yves Leterme se sont multipliés jeudi, motivés par la gestion par le gouvernement du démembrement du groupe financier et des pressions présumées exercées sur la justice.
La semaine dernière, la cour d'appel de Bruxelles a suspendu l'exécution du plan mis au point en octobre et qui prévoit notamment que l'Etat belge cède à la banque française BNP Paribas les activités belges de Fortis.
Mais le gouvernement est accusé d'avoir tenté d'influencer la décision de la cour d'appel de Bruxelles.
A l'issue d'une réunion d'urgence, jeudi peu avant minuit, plusieurs ministres d'envergure de l'équipe Leterme ont annoncé que le gouvernement continuait sans démission, du moins pour le moment.
La publication peu auparavant d'une lettre du président de la Cour de cassation mettant en cause l'exécutif belge avait obscurci encore davantage l'avenir de Leterme. "Il y a inévitablement des indications qui apparaissent comme quoi tout a été mis en oeuvre pour faire en sorte que l'arrêt (Fortis) ne soit pas prononcé comme prévu", peut-on lire dans ce courrier, qui ne nomme toutefois pas Leterme.
Un rapport complet de la Cour de cassation est attendu vendredi après-midi.
C'est "Total chaos", résume vendredi le quotidien Le Soir. "Hors-la-loi", titre pour sa part La Libre Belgique sous la photo d'un Leterme songeur. Pour le quotidien De Morgen, la situation s'apparente à "une douloureuse marche vers la mort".
Yves Leterme, qui a nié toute tentative de pression, a Reconnu qu'un responsable du gouvernement avait contacté à plusieurs reprises le mari d'une des magistrates de la cour d'appel.
Arrivé au pouvoir en mars après neuf mois de crise politique profonde, Leterme avait présenté sa démission en juillet en raison de son incapacité à faire adopter des mesures attribuant plus de pouvoir à la Flandre et à la Wallonie. Le roi Albert avait refusé son départ.
Durement touchée par la crise financière, la banque Fortis a été démantelée en octobre par les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois.