À deux jours de l'élection présidentielle en Iran, le réformateur Mohsen Mehralizadeh s'est retiré de la course, suivi de peu par l'ultraconservateur Alireza Zakani. Parmi les cinq candidats restants, ne figure plus qu'un seul réformateur. L'utraconservateur Ebrahim Raïssi fait toujours figure de favori et les sondages prédisent une abstention record.
Deux des sept candidats à la présidentielle iranienne ont annoncé mercredi 16 juin qu'ils se désistaient, à moins de 48 heures de l'ouverture du scrutin.
Mohsen Mehralizadeh, l'un des deux seuls réformateurs en lice pour la présidentielle iranienne a été le premier à retirer sa candidature mercredi, selon des médias iraniens.
L'information a d'abord été donnée sans source par l'agence officielle Irna, avant d'être confirmée par sa concurrente Isna, qui cite un porte-parole de la campagne de Mohsen Mehralizadeh. Celui-ci n'a fourni aucune explication, indiquant qu'un communiqué officiel serait publié "dans quelques heures", écrit Isna.
En début d'après-midi, ce texte n'avait pas encore été publié et on ignorait les raisons officielles du retrait de Mohsen Mehralizadeh ainsi que s'il appelait à voter pour l'autre réformiste en liste, le technocrate Abdolhossein Hemmati, ancien gouverneur de la banque centrale.
Des sept candidats (cinq ultraconservateurs et deux réformateurs) à la succession du président sortant, le modéré Hassan Rohani, qui ne peut se représenter cette année après deux mandats consécutifs, Mohsen Mehralizadeh était le seul à ne pas dépasser le seuil de 1 % des intentions de vote, selon l'institut de sondage iranien Ispa.
L'ultraconservateur Zakani se désiste en faveur de Raïssi
Le deuxième candidat à jeter l'éponge est le député Alireza Zakani, un des cinq ultraconservateurs en lice. Il a appelé à voter pour le chef de l'Autorité judiciaire, Ebrahim Raïssi, selon le site internet de la télévision d'État, qui dit avoir reçu cette annonce de l'intéressé en exclusivité.
Selon la télévision, Alireza Zakani a déclaré à propos de Ebrahim Raïssi : "J'espère que des réformes fondamentales seront menées dans le pays avec son élection".
Les désistements sont fréquents lors des présidentielles en Iran, où les ralliements de dernière minute à tel ou tel candidat peuvent se troquer en échange de postes gouvernementaux.
Risque d'une abstention record
L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi, chef de l'Autorité judiciaire, fait figure de grand favori du scrutin, fort des 38 % qu'il avait obtenus il y a quatre ans et faute d'adversaire de taille après la disqualification de plusieurs figures politiques qui auraient pu lui faire de l'ombre.
L'élection de vendredi 18 juin doit avoir lieu alors que se tiennent à Vienne des négociations entre la République islamique et la communauté internationale pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien, et sur fond de mécontentement général face à la grave crise économique et sociale que subit le pays.
Selon les rares sondages disponibles, l'abstention pourrait dépasser le record des 57 % enregistrés lors des législatives de 2020.
Avec AFP