
Le renvoi de l'ancien président de la République en correctionnelle intervient au terme d'un mois d'octobre riche en rebondissements judiciaires pour plusieurs proches de Jacques Chirac.
Le renvoi en correctionnelle, vendredi, de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris est venu clore un mois d’octobre rythmé par les déboires judiciaires de proches de l’ancien chef d’État. Et la décision de la juge d’instruction Xavière Simeoni intervient au moment même où Jacques Chirac prévoyait d’investir le champ médiatique pour promouvoir la sortie de son autobiographie, prévue jeudi prochain. Le lendemain, il devrait assister à La Sorbonne à la cérémonie de remise du prix de sa Fondation pour la prévention des conflits.
Et à l'instar de l'ancien chef d'Etat, la chiraquie flanche. En octobre, le couperet est tombé dans l'affaire Clearstram, où 18 mois de sursis ont été requis à l’encontre de Dominique de Villepin, dernier Premier ministre de Jacques Chirac. La semaine dernière, Charles Pasqua, un chiraquien historique jusqu’à ce que les relations entre les deux hommes se dégradent en 1995, était condamné en première instance à 1 an de prison ferme dans l’affaire de l’Angolagate.
L’homme politique préféré des Français
Ces deux ex-hussards de la Chiraquie sont les derniers en date d’une longue liste de proches de l’homme politique préféré des Français ayant déjà eu des ennuis judiciaires. Le cas le plus emblématique est celui d’Alain Juppé, le premier chef de gouvernement du président Chirac. Qualifié de "meilleur d’entre nous" par l’ancien locataire de l’Élysée, l’actuel maire de Bordeaux a été condamné, en 2004, à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs du RPR, le parti chiraquien.
Plus récemment, Michel Roussin, renvoyé aux côtés de Jacques Chirac en correctionnelle vendredi, a écopé en 2008 d’une condamnation à 4 ans de prison avec sursis dans l'affaire des marchés publics des lycées d'Ile-de-France. Le successeur de Chirac à la mairie de Paris, Jean Tibéri, a été condamné en mai 2009 à 10 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et 3 ans d'inéligibilité en première instance pour des fraudes électorales. Autre tête d’affiche à avoir affaire à la justice, Gaston Flosse, un ami proche de l’ex-président. L'élu de Polynésie a été condamné en appel à un an d'inéligibilité dans une affaire de détournement de biens sociaux et a été mis en examen le 30 septembre pour corruption passive, recel d'abus de biens sociaux, et destruction de preuves.