À Rawalpindi, un attentat-suicide à la moto piégée a frappé un centre commercial et un hôtel de luxe, tuant au moins 35 personnes. Deux islamistes présumés ont également été tués par l'explosion de leur bombe, à Lahore.
Au moins 35 personnes ont trouvé la mort, lundi matin, dans un attentat-suicide à la moto piégée à Rawalpindi, une ville de garnison militaire proche de la capitale Islamabad. L’attaque, très violente, s’est déroulée non loin de l’hôtel de luxe Shalimar et du quartier général des forces armées pakistanaises.
"L’explosion à Rawalpindi s’est produite juste à côté d’une file de personnes qui venaient, en ce début de mois, récupérer leur paie", précise Anne-Isabelle Tollet, la correspondante de FRANCE 24 à Islamabad. Il s’agissait pour la majorité de militaires. Le QG avait été assailli le mois dernier par un commando de 10 combattants islamistes qui avait pris des personnes en otages pendant près de 24 heures.
Dans l'après-midi, deux islamistes présumés ont été tués par l'explosion de leur bombe lors d'un contrôle de police à Lahore, la deuxième ville du pays. La déflagration a également blessé une quinzaine de personnes.
2 400 morts en deux ans
Ces attaques surviennent alors que le gouvernement a annoncé qu’il octroierait des primes pouvant atteindre cinq millions de dollars, pour tout renseignement permettant la capture, morts ou vifs, du chef taliban Hakimullah Mehsud et de ses principaux adjoints.
Mercredi, un autre attentat, à Peshawar, au nord-ouest du pays, avait fait 134 morts. Il s’agissait de la seconde attaque la plus meurtrière de l'histoire du pays, après celle qui a coûté la vie à l’ex-Premier ministre Benazir Buhtto .
Le Pakistan est le théâtre, depuis plus de deux ans, d'une vague d'attentats qui a tué près de 2 400 personnes - des attaques perpétrées pour la plupart par des kamikazes du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), le mouvement des Taliban du Pakistan. Pour les contrer, les forces pakistanaises ont lancé le mois dernier une offensive d’ampleur au Sud-Waziristan, devenu depuis la fin 2001 le fief des Taliban pakistanais et une base arrière de leurs confrères afghans.
Face aux violences qui se multiplient, les Nations unies ont décidé, ce lundi, de retirer leur personnel expatrié présent dans le nord-ouest du pays.