
Laurent Gbagbo doit rentrer en Côte d'Ivoire le 17 juin, a annoncé, lundi, le parti de l'ancien président. Selon Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'IPSE, invité sur France 24, ce retour ne pourra pas être discret, tant l'homme politique est attendu avec impatience par ses partisans depuis son acquittement de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale en mars dernier.
Il devrait être de retour en Côte d'Ivoire le 17 juin. Après dix ans d'absence, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo va rentrer dans son pays après son acquittement par la justice internationale de crimes contre l'humanité et le feu vert d'Abidjan. Un événement très attendu par ses partisans.
"C'est le grand retour", explique sur France 24 Jean-Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE). "Laurent Gbagbo est un homme très populaire en Côte d'Ivoire, mais plus globalement en Afrique, et même dans le monde entier. En témoigne le retentissement de son retour."
"Il est vu comme un résistant, comme une personne qui se bat pour ses idées et ses convictions", poursuit-il. Et de résumer : "C'est peut-être l'homme politique le plus populaire en Côte d'Ivoire."
Un retour dans la vie politique ?
Se pose désormais la question d'un retour de Laurent Gbagbo dans la vie politique. "Il rebat les cartes de la classe politique", estime le spécialiste. "Un retour discret, comme cela est demandé par le pouvoir, est de toute façon impossible. On voit bien le bruit de ses dix ans d'absence."
Pour Jean-Claude Félix-Tchicaya, ce retour est en tout cas "un signe fort de la part d'Alassane Ouattara", l'actuel chef de l'État. "Un mouvement réciproque est enclenché pour une normalisation des rapports politiques."
"Tout porte à croire qu'il sera gracié"
Si Laurent Gbagbo a été acquitté par la Cour pénale internationale en mars dernier, il reste néanmoins sous le coup d'une condamnation en Côte d'Ivoire à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant les violences post-électorales de 2010-2011, mais l'abandon de ces poursuites paraît presque certain après le feu vert du président Ouattara au retour de son prédécesseur.
"Tout porte à croire qu'il sera gracié", juge Jean-Claude Félix-Tchicaya.