Le magnat des médias de Hong Kong Jimmy Lai, très critique de Pékin, a été condamné à une nouvelle peine de prison de 14 mois pour son rôle dans un rassemblement prodémocratie non autorisé le 1er octobre 2019.
Pour avoir pris part en 2019 à une manifestation interdite le jour du 70e anniversaire de la Chine communiste, le magnat hongkongais de la presse Jimmy Lai a été condamné, vendredi 28 mai, à une nouvelle peine d'emprisonnement. Actuellement en détention pour avoir participé à d'autres manifestations, il a écopé de 14 mois de prison pour avoir organisé et participé au rassemblement du 1er octobre 2019. Il avait plaidé coupable.
Jimmy Lai, qui purge déjà une peine de 14 mois, est en prison depuis décembre après s'être vu refuser la libération sous caution dans un procès distinct sur la sécurité nationale. Jimmy Lai doit répondre de trois chefs d'accusation au titre de la nouvelle loi introduite par la Chine en 2020 en réponse aux manifestations, notamment de collusion avec un pays étranger.
Sept autres figures du mouvement prodémocratie, parmi lesquelles Figo Chan, un jeune militant de 25 ans, et les ex-députés Lee Cheuk-yan et Leung Kwok-hung ont également été condamnés à de nouvelles peines.
Emprise grandissante de Pékin sur Hong Kong
Cette vague de condamnations illustre une nouvelle fois l'implacable répression chinoise sur le territoire semi-autonome. En 2019, le centre financier international a été secoué durant plusieurs mois par d'immenses manifestations, souvent violentes, contre l'emprise grandissante de Pékin.
Le 1er octobre 2019, jour de la Fête nationale en Chine, des militants radicaux et les forces de l'ordre s'étaient affrontés de manière particulièrement violente en marge du rassemblement qui s'était déroulé de manière pacifique et auquel avaient pris part les militants condamnés. Pékin avait vécu comme un camouflet l'important taux de participation de la population à ce rassemblement alors que le gouvernement chinois célébrait les 70 ans du régime.
"Il était naïf de croire qu'un appel à une conduite pacifique et rationnelle suffirait à garantir l'absence de violence", a déclaré la juge Amanda Woodcock en prononçant les peines d'emprisonnement à l'encontre des huit militants.
Avec AFP et Reuters