
Après une rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a conclu mercredi en Jordanie, où il a rencontré le roi Abdallah II, une tournée au Moyen-Orient qui visait à renforcer le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Avant de se rendre à Amman mercredi 26 mai, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays a joué un rôle central pour faire taire les armes après onze jours de violences meurtrières.
Lors de cette tournée qui a débuté mardi en Israël puis en Cisjordanie occupée, il a souligné le souhait américain de "reconstruire" la relation des États-Unis avec les Palestiniens, tout en reconnaissant le "droit" d'Israël de se défendre.
"Le cessez-le-feu était important" a souligné mercredi Antony Blinken aux journalistes à l'issue de sa rencontre avec le roi jordanien Abdallah II. "Mais nous voyons le cessez-le-feu non pas comme une fin, mais comme le début de quelque chose à construire", a-t-il dit.
"Nos entretiens aujourd'hui au Caire et à Amman - en fait tout ce voyage - reflètent une réalité fondamentale", a-t-il ajouté. "Si nous voulons éviter le retour des violences de ces dernières semaines, les pays de la région vont devoir s'aider et se soutenir."
De son côté, Abdallah II a souligné selon un communiqué du Palais royal "la nécessité de préserver le statut historique et juridique de Jérusalem et de ne pas porter atteinte à ses lieux saints", administrés par la Jordanie, pays lié par un traité de paix avec Israël et où la moitié des 10 millions d'habitants ont des origines palestiniennes.
Une aide financière américaine pour Gaza
Le chef de la diplomatie américaine avait rencontré mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, et le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie.
Il avait confirmé que les États-Unis étaient "en train de fournir" une aide de "plus de 360 millions de dollars (293 millions d'euros)" aux Palestiniens, dont 38 millions d'aide humanitaire (31 millions d'euros).
Antony Blinken a également dit "travailler avec le Congrès" américain pour fournir une aide économique et au développement de 75 millions de dollars (environ 61 millions d'euros). Une aide d'urgence de 5,5 millions de dollars (4,5 millions d'euros) pour la bande de Gaza, sévèrement touchée par les bombardements israéliens, est également prévue.
Mais cette aide ne doit pas aller au Hamas, au pouvoir à Gaza, "qui n'a apporté que misère et désespoir", a souligné Antony Blinken. Le chef du bureau politique du Hamas à Gaza, Yahya Sinouar, a assuré mercredi qu'"aucun centime" de l'aide internationale ne serait détourné.
Le Qatar a annoncé de son côté mercredi qu'il octroierait une aide de 500 millions de dollars pour la reconstruction de l'enclave palestinienne. Le Caire avait promis un même montant la semaine dernière.
Une "solution à deux États"
Premier pays arabe à signer en 1979 un traité de paix avec Israël, l'Égypte entretient à la fois des relations avec Israël et le Hamas, considéré comme "terroriste" par l'État hébreu, l'Union européenne et les États-Unis.
Selon un communiqué de la présidence égyptienne, Antony Blinken "a apprécié les efforts importants de l'Égypte pour parvenir à, et maintenir, un cessez-le-feu", le président Sissi soulignant quant à lui "l'importance de travailler rapidement à la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens avec une participation américaine active".
Lors de cette tournée au Proche-Orient, Antony Blinken a également renouvelé le soutien de l'administration américaine à "une solution à deux États", israélien et palestinien, mise de côté par l'administration de Donald Trump.
Une option également réaffirmée par le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab, qui a souligné dans un tweet "le soutien britannique à la solution à deux États, seule façon de parvenir à une paix durable", à l'issue d'entretiens avec des dirigeants israéliens et palestiniens à Jérusalem et Ramallah.
Avec AFP