
Alors que l'épidémie ralentit, la France est à l’aube d'un premier allègement des contraintes sanitaires. Mercredi, le couvre-feu va être repoussé de 19 h à 21 h et, après six mois de fermeture, les terrasses, cinémas, théâtres et musées rouvriront avec des jauges réduites.
Plus longtemps à attendre avant les premiers verres en terrasse et les premières séances de cinéma de l'année 2021. Alors que l'épidémie de Covid-19 ralentit, les Français se préparent, après six mois de restrictions et un hiver meurtrier, à retrouver un peu de liberté. Les terrasses, cinémas, théâtres, musées rouvrent mercredi 19 mai avec des jauges réduites, et le couvre-feu va être repoussé de 19 h à 21 h.
Protocole sanitaire strict
À Paris comme ailleurs, les cafetiers s'activaient mardi matin pour ressortir tables et chaises, tandis que les camions de livraison apportaient les fûts de bière. Mais malgré l'enthousiasme, rouvrir les terrasses ne va pas forcément de soi puisque ce sera sous conditions.
Après 203 jours de fermeture d'affilée, qui les a mis en péril économique, cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir au public mais à condition de respecter un protocole sanitaire strict publié par le gouvernement, le 12 mai. En plus du masque et d'une jauge maximale de fréquentation à 50 %, les commerces devront mesurer le dioxyde de carbone (CO2) pour vérifier que leurs locaux sont bien aérés.
Des règles aussi en vigueur pour les boutiques de vêtements, dont certaines accusent un recul de leur chiffre d'affaires jusqu'à 40 %, ou les magasins de jouets.
Entre couvre-feu, météo capricieuse, jauges de la capacité et pas plus de six à table, rouvrir une terrasse pourrait s’avérer compliqué pour les bistrotiers, dont 40 % seulement disposent d'un espace extérieur.
"Remettre tout en marche pour quatre tables, est-ce que ça vaut le coup ? C'est une vraie question et je n'ai pas la réponse", se demande Stéphanie Mathey qui gère trois bistrots dans Paris.
La culture rouvre ses portes
Cette semaine, il ne sera pas seulement possible de retourner "boire un ‘coca zéro’ avec des copines en terrasse", comme le souhaite Amélie, parisienne qui a hâte de retrouver "la vie, la vraie", cinémas, théâtres et musées vont, eux aussi, rouvrir.
Témoins de ce retour à une forme de normalité, les films à l'affiche mercredi, comme "Drunk" ou "Adieu les cons", s’invitent déjà sur les panneaux publicitaires qui étaient restés figés tout l'hiver sur les sorties de décembre.
Dans les musées, les réservations de billets, obligatoires pour les visiteurs, sont en hausse.
"L'exposition attend le public depuis six mois, accrochée aux murs", assure la directrice du musée d'Orsay Laurence des Cars, alors que les derniers ajustements de l'exposition phare, "Les origines du monde", initialement programmée en novembre 2020, sont en cours.

Pour autant, la date de mercredi est loin de marquer un retour à la normale: appliqué sur tout le territoire depuis le 16 janvier à 18 h puis 19 h, le couvre-feu sera seulement repoussé à 21 h, avant d'être décalé à 23 h le 9 juin puis, si la situation sanitaire le permet, de disparaître le 30.
Par conséquent, la Fête de la musique aura bien lieu le 21 juin, mais avec un couvre-feu à 23 h, a indiqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot dans Le Parisien.
Net recul de l’épidémie
La réouverture du pays s'opère sur fond de recul net de l'épidémie au niveau national avec un taux d'incidence qui a chuté à 142 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine, quand il culminait à plus de 400 début avril.
Conséquence, les services de santé respirent : le nombre de malades du Covid-19 soignés à l’hôpital atteignait 22 749 lundi, chiffre le plus bas depuis octobre 2020.
Le nombre de patients en réanimation est également en baisse constante dans le territoire, avec quelque 4 190 patients, même si l'Ile-de-France et les Hauts-de-France dépassent toujours les 100 % d'occupation de leurs services de soins critiques.
Le nombre quotidien de morts à l'hôpital de malades du Covid-19 était de 196 lundi, soit une centaine de moins que le lundi précédent.
20 millions de primo-vaccinés
Le gouvernement s’est également félicité samedi d'atteindre son objectif de 20 millions de premières injections de vaccin anti Covid-19 au 15 mai.
La campagne progresse mais bute cependant sur la méfiance des français vis-à-vis du vaccin d'AstraZeneca, réservé aux plus de 55 ans en raison de rares risques de thromboses graves.
" Les signaux sont au vert"
"Si la circulation du virus continue à baisser”, la France arrivera "bientôt" à un point où le masque ne sera plus obligatoire en extérieur, a déclaré lundi le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV. “Cela va être rapidement envisagé", a-t-il ajouté, se refusant toutefois à donner une échéance.
"On voit aujourd'hui que les signaux sont au vert et ça démontre que le président de la République a eu raison dans ce calendrier", s'est félicité le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur RTL. Les chiffres donnent "tort à tous les prophètes de malheur, à tous ceux qui ne croient pas à la responsabilité des Français", a t-il ajouté.
L'exécutif avait été accusé de trop tarder à prendre des mesures sanitaires plus strictes face au variant anglais, plus contagieux, qui a causé une troisième vague meurtrière depuis le début de l'année avec 43 000 décès en 2021.
Au total depuis le début, l'épidémie de Covid-19 a fait près de 108 000 morts en France.
Avec AFP