
L’armée israélienne a déployé, jeudi, des chars et des blindés le long de sa frontière avec la bande de Gaza, tandis que les échanges de tirs meurtriers avec le mouvement islamiste palestinien Hamas continuent. Une invasion terrestre de l'enclave surpeuplée est l'une des options étudiées par les généraux israéliens.
L’invasion terrestre de Gaza est "l’un des scénarios" sur lesquels table l’armée israélienne. Ce sont les mots du porte-parole de Tsahal, Jonathan Conricus, tandis que des troupes et des blindés étaient en train de se rassembler près de la frontière entre Israël et l’enclave de Gaza, jeudi 13 mai. Tsahal a également rappelé 7 000 réservistes pour renforcer ses effectifs, selon une annonce du ministère de la Défense israélien cité par l'agence AP.
Ce déploiement de force se déroulait tandis que les tirs d'artillerie se multipliaient en direction de l'enclave palestinienne, contrôlée par les islamistes du Hamas.
En dépit des appels à la désescalade de la communauté internationale et des efforts diplomatiques pour mettre un terme à la spirale de la violence, des centaines de roquettes ont à nouveau été tirées jeudi vers Israël depuis la bande de Gaza, où les frappes de l'armée israélienne ont continué.
Le Hamas a fait état jeudi de 103 morts, dont 27 enfants, et 580 blessés dans l'enclave depuis le début des hostilités il y a quatre jours.
En Israël, sept personnes ont été tuées, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et des dizaines ont été blessées dans les tirs de roquettes.
Niveau de violence inédit
Les affrontements entre Israël et le Hamas ont débuté lundi après des semaines de tensions israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, qui ont culminé avec des heurts sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, dans cette portion de la Ville sainte illégalement occupée et annexée par Israël, d'après l'ONU.
Depuis lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené 600 frappes sur la bande de Gaza, tandis que le Hamas a tiré plus de 1 600 roquettes vers Israël.
L'aviation israélienne a frappé des positions du Hamas, ciblant entre autres des locaux liés aux opérations de "contre-renseignement" du mouvement.
D'après le Hamas, l'armée a aussi visé trois immeubles composés de logements et de locaux de médias.
Les bombardements coïncident avec une recrudescence de la violence entre Arabes et Juifs en Israël. Le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, a déclaré à l'AFP que la violence se situait à un niveau jamais atteint depuis des décennies.
Diplomatie
Le Conseil de l'ONU n'a pour l'instant pas pu prendre position sur le conflit en raison du soutien de Washington à Tel Aviv. Les États-Unis se sont en effet opposés à l'adoption d'une déclaration commune pour faire arrêter les affrontements, la jugeant "contre-productive" à ce stade, selon des diplomates.
Washington a annoncé mercredi l'envoi d'un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens pour exhorter une nouvelle fois à la "désescalade", tandis que Moscou a appelé à une réunion d'urgence du Quartette sur le Proche-Orient (UE, Russie, USA, ONU).
Emmanuel Macron, qui s'est entretenu jeudi avec Mahmoud Abbas, a "fermement condamné les tirs revendiqués par le Hamas et d'autres groupes terroristes" qui mettent "en grave danger la population de Tel Aviv" et nuisent "à la sécurité de l'État d'Israël", a indiqué l'Élysée dans un communiqué.
Tout en lui présentant "ses condoléances" pour les "nombreuses pertes de civils palestiniens résultant des opérations militaires et des affrontements en cours avec Israël", le chef de l'État a demandé au président de l'Autorité palestinienne "d'user de tous les moyens de son influence pour que le calme soit rétabli au plus vite".
En coulisses, l'ONU, le Qatar et l'Égypte s'activent pour faciliter une médiation, le chef de la diplomatie égyptienne ayant contacté son homologue israélien pour tenter – en vain – de le convaincre de cesser les hostilités.
Avec AFP, AP