Dans son rapport hebdomadaire, l'Institut de veille sanitaire (INVS) affirme que les cas de grippe A sont en nette augmentation en France métropolitaine. Une propagation qui risque de provoquer la congestion des services d'urgence.
Le virus de la grippe A (H1N1) se propage en France métropolitaine et menace le bon fonctionnement des services d’urgence dans l’Hexagone, c’est ce que révèle, ce jeudi, le bulletin hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (INVS).
La semaine passée, la fréquentation des urgences a déjà doublé sur l’ensemble territoire français. "Il y a une ‘surfréquentation’ des services d’urgence, on est en pleine épidémie et les hôpitaux ne sont pas prêts", a prévenu, sur les ondes de France Info, Patrick Pelloux, président du syndicat des médecins urgentistes.
"On sait, lorsque vous avez une augmentation des services d’urgence pédiatriques, que dans 15 jours ça va frapper les adultes", a-t-il ajouté en se référant aux chiffres de l’INVS selon lesquels la hausse de fréquentation la plus élevée a été relevée chez ‘’les 6-14 ans".
Avec une hausse de plus de 50 % du nombre de personnes contaminées, soit 450 cas pour 100 000 habitants, l’Ile-de-France reste la région la plus touchée par la grippe A(H1N1). Le nombre d’hospitalisations liées au virus y a augmenté de 77 % d'une semaine sur l'autre, contre 19 % dans le reste de la France métropolitaine.
Une épidémie et une polémique
Cette progression des cas avérés de grippe A(H1N1) en France coïncide avec la polémique soulevée par plusieurs responsables politiques qui dénoncent le manque de transparence du dispositif gouvernemental. Le député socialiste de Paris Jean-Marie Le Guen a ainsi qualifié ce jeudi cette campagne de ‘’gigantesque bide’’, du fait du nombre disproportionné de vaccins commandé par l’État - 94 millions de doses, pour environ 63 millions habitants en France -, et de la mauvaise anticipation dans les hôpitaux.
En réaction, le ministère de la Santé, a assuré avoir mené "une communication publique, régulière, détaillée et exhaustive". Après celle organisée dans les hôpitaux, les autorités ont annoncé le lancement d’une grande campagne de vaccination, à partir du 12 novembre, dans plus de 1 000 centres spécialement ouverts pour l’occasion à travers la France. A Paris, 22 centres devraient être mis à la disposition de la population, mais des dizaines d’autres pourraient être disponibles en cas d’extrême nécessité. Depuis le début de l’épidémie, la grippe A(H1N1) a tué 44 personnes en France, dont 17 en métropole.