
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit "choqué" et "scandalisé" par l'attentat qui a coûté la vie à cinq employés des Nation unies, ce mercredi, à Kaboul. L'attaque a été revendiquée par les Taliban.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré "profondément choqué et scandalisé" par l’attentat meurtrier qui a visé un centre des Nations unies, ce mercredi, à Kaboul. Il a toutefois déclaré que l’ONU ne quitterait pas le pays et continuerait son travail, "à un moment où le peuple afghan s'efforce de se donner un meilleur avenir".
Trois terroristes équipés d’armes automatiques et de ceintures d’explosifs ont pris d’assaut, ce mercredi, une maison d’hôtes dans le quartier de Shar-e-Now, dans le centre de Kaboul. Au moins cinq employés des Nations unies, dont un Américain, ont trouvé la mort dans l'attaque et neuf autres ont été blessés, indique Adrian Edwards, porte-parole local de l’ONU. D’après la police, deux agents au moins ont par ailleurs été tués. Un communiqué de la présidence afghane évoque également "des victimes civiles", sans plus de précisions.
"L’assaut a débuté très tôt ce matin, vers 5h30 locales (1h GMT) ", explique Luc Mathieu, correspondant de "Libération" pour FRANCE 24 à Kaboul. Les échanges de coups de feu entre la police et les assaillants ont duré près de trois heures, jusqu’à ce que les trois attaquants soient tués.
L'attaque a été revendiquée par les Taliban. Il s’agit, ont-ils indiqué, d’une "première étape" dans leur campagne de déstabilisation du deuxième tour de l’élection présidentielle, prévu le 7 novembre.
Mesures de sécurité renforcées
Après cette première attaque, deux roquettes ont été tirées dans les jardins de l’hôtel Serena, un cinq étoiles de Kaboul. "Il n’y a pas de victime", a indiqué à l’AFP Sayed Abdul Ghafar Sayedzada, chef de la police criminelle de Kaboul. "Les clients de l’hôtel se sont abrités dans les bunkers du bâtiment", précise John Boone, correspondant du "Guardian" pour FRANCE 24 à Kaboul.
"Les Taliban vont réussir à bloquer la capitale, estime Luc Mathieu. Il est en effet très probable qu’après les attaques de ce matin, les mesures de sécurité pour les étrangers soient drastiques, ils ne pourront plus sortir et cela posera un problème pour l’organisation de ce second tour qui repose en grande partie sur des ressortissants étrangers."
Le président Hamid Karzaï a immédiatement annoncé une "sécurité renforcée" pour les organisations internationales à Kaboul. En deux mois, 59 étrangers ont péri dans des attaques perpétrées dans la capitale afghane.
Les Taliban ont appelé à boycotter le second tour de l’élection présidentielle et ont menacé de s’en prendre aux électeurs qui iraient voter. Le premier tour, qui a eu lieu le 20 août, a été marqué par la violence et les fraudes.