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Les musiques de la chute du Mur de Berlin

La chute du Mur a entraîné un "vent de changement" et inspiré les plus grands exploits de David Hasseloff. De Bowie à Rostropovitch, voici une liste – non exhaustive - des musiciens qui ont puisé leur inspiration dans le Mur de Berlin.

Le mur en béton qui séparait la capitale allemande en deux a longtemps été le support préféré des artistes peintres. A tel point qu’il a été considéré comme le plus grand musée à ciel ouvert du monde. Mais le Mur de Berlin a également été un thème – et un lieu de concert – très populaire chez les musiciens, tous genres confondus.

A peine le président John F. Kennedy, debout, face au Mur fraîchement construit, avait-il déclaré en 1963 que tous les citoyens du monde libre étaient des "Berliners", que les premières chansons sur le Mur apparaissaient.

Au début des années 1960, Milt Larsen et l’Américain Richard Sherman – l’auteur du "Supercalifragilisticexpialidocious" de Marie Poppins – ont chanté un titre sur le Mur de Berlin dans leur album satirique très populaire "Smash Flops".

"Heroes"

Les histoires d’amours brisées par la construction du mur constituent les thèmes favoris de l’histoire musicale du Mur. Le Français Renaud sort notamment en 1975 "Greta", une étonnante déclaration d’amour du nom de sa belle, délicatement surnommée "gros tas", séparée du narrateur par le Mur. Quelques années plus tard, Renaud rend hommage au dirigeant de l’Union soviétique d’alors, Mikhaïl Gorbatchev, qui a permis la chute du Mur, dans sa chanson "Welcome Gorby".

En 1977, le Mur est de nouveau le décor d’une histoire d’amour, dans  "Heroes", l’un des plus célèbres titres de David Bowie. Cette fois, les amoureux sont chanceux, ils sont ensemble, du même côté du Mur. Pour eux, "la honte est de l’autre côté".

Devant le mur : violon et David Hasselhoff

Les héros de Bowie s’embrassent " comme si jamais rien ne pouvait tomber", mais 12 ans plus tard, le mur s’écroule, attirant une foule en liesse remuant les hanches au son de la Lambada, le grand tube de 1989. Le pianiste New age David Lanz sort en 1990 "Dancing on the Berlin Wall", huit ans après la chanson du même nom des Canadiens de Rational Youth, un morceau qui avait été largement inspiré des Allemands Kraftwerk.

Les snippers disparus, le Mur à terre devient brusquement une immense scène à ciel ouvert.

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Concert improvisé de Rostropivitch au violoncelle
Les musiques de la chute du Mur de Berlin

Dès novembre 1989, le violoncelliste russe Mstislav Rostropovitch improvise un concert, assis sur une chaise au pied du mur de béton que la foule démantèle derrière lui. Un mois plus tard, le 31 décembre, David Hasselhoff, star emblématique d’"Alerte à Malibu" et de "K 2000", grimpe sur une partie détruite du mur vêtu d’une improbable veste clignotante et entonne "Looking for Freedom", un hit allemand des années 1970. Des centaines de milliers d’Allemands de l’Est et de l'Ouest, euphoriques, chantent en cœur. Quelques années plus tard, David Hasselholff affirme avoir ainsi aidé à la réunification des deux Allemagnes.

"The Wall", live à Berlin

L’heure de gloire de David Hasselhoff est suivie peu de temps après par un concert monstre du groupe de rock Pink Floyd, "The Wall", sur un terrain vague proche de la porte de Brandebourg. Pendant le concert, un pan de mur de 170 mètres de long et 25 de haut est détruit.

L’album "The Wall" des Pink Floyd n’avait, à la base, pas grand chose à voir avec le mur de Berlin. L’idée était née d’une réflexion du chanteur Roger Waters, qui affirmait vouloir construire un mur entre son public et lui, après avoir craché sur un fan pendant un concert en 1977. La chute du Mur représentait donc pour lui une occasion en or pour monter son projet.

Waters, qui considérait alors déjà Pink Floyd comme un groupe  "fatigué", avait regroupé pour ce concert une flopée de stars dont Van Morrison, Sinead O’Connor et le groupe star allemand The Scorpions. Ces derniers avaient lancé leur tube "Wind of Change" en 1990, qui capturait l’ambiance de ces quelques mois.

Peu après l’euphorie, il y a eu le temps de l’"Ostalgie", la nostalgie qu’éprouvent certains Allemands, qui venaient à regretter le Mur et l’Allemagne de l’Est. Mais Prince, 20 ans plus tard, chante toujours gaiement  "Knocking down the Wall of Berlin". Rien de politique dans cette chanson, mais du sexe.