
João Vale de Almeida est l’un des diplomates européens les plus aguerris. Après avoir été ambassadeur de l'Union européenne auprès des Nations unies, il s’est vu confier la charge unique de prendre soin de la relation entre l’UE et le Royaume-Uni. Alors que Boris Johnson lui refuse encore le titre d’ambassadeur, il affirme qu’il ne s’agit que d’un “problème technique qui sera réglé dans les semaines à venir” et souhaite se “concentrer” sur sa fonction “de faire marcher cette relation très importante entre le Royaume-Uni et l’Union européenne” car “il y a beaucoup à faire”.
En tant qu’ambassadeur de l’Union européenne au Royaume-Uni, les priorités de João Vale de Almeida sont de “faire marcher les accords de coopération et de commerce conclus la veille de Noël et mettre en œuvre l’accord de retrait” qui comprend “deux dimensions très importantes, celle des droits des citoyens européens résidant au Royaume-Uni et celle de l’Irlande du Nord”.
Il rappelle d’ailleurs que l’Union européenne a été “l’un des piliers de l’accord du vendredi saint” qui a mis fin à trois décennies de guerre civile en Irlande du Nord et qu’elle y reste “fortement attachée”. Le Protocole sur l’Irlande du Nord en est la preuve car il est là pour “préserver, respecter et protéger l’accord du vendredi saint” et “apporter des solutions aux problèmes créés par le Brexit”, comme celui de la frontière entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, qui cristallise les tensions et pour lequel il faut trouver “des solutions consensuelles”.
"Notre cible n'est pas le voisin britannique"
Alors que la situation sanitaire s’améliore au Royaume-Uni, avec la réouverture de pubs, terrasses et commerces, une troisième vague sévit encore sur le continent européen, et des tensions liées aux livraisons de doses de vaccins se font sentir. João Vale de Almeida refuse de parler de guerre vaccinale et demande à "faire preuve d’humilité” face à ce virus, car “personne n’a la solution magique”. Il rappelle d’ailleurs qu’il y a quelques mois la situation était inverse. “L’objectif est de combattre le virus et de se dire que notre cible n’est pas le voisin britannique, mais le virus”, affirme-t-il.
Il soutient que l’objectif de vacciner 70 % de la population adulte de l’Union européenne est “sur la bonne voie”, car “nous avons distribué à l’intérieur de l’Union européenne 126 millions de doses de vaccins et nous avons dépassé les 100 millions de personnes vaccinées en Europe”.
Il insiste par ailleurs sur le fait que l’UE est non seulement “le plus gros exportateur de vaccins au monde”, avec “80 millions de doses à destination de plus de 40 pays, y compris le Royaume-Uni” mais aussi “le plus grand donateur pour les pays en voie de développement, via les mécanismes multilatéraux comme Covax”, et se dit “fier de l’effort européen dans le domaine des vaccins”.
Émission préparée par Céline Schmitt, Mathilde Bénézet, Perrine Desplats et Isabelle Romero