L'ex-dirigeante Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et toujours détenue au secret en Birmanie, a été visée lundi par de nouvelles poursuites pénales infligées par la junte militaire, selon son avocat Min Min Soe.
L'ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi, chassée du pouvoir par la junte militaire en Birmanie, a été visée lundi 12 avril par de nouvelles poursuites pénales, a annoncé son avocat.
"Elle est poursuivie dans six dossiers, cinq à Naypyidaw et l'un à Rangoun", a déclaré à l'AFP Min Min Soe, indiquant que ces poursuites sont dans le cadre de la législation sur la gestion des catastrophes naturelles. "Aung San Suu Kyi a une nouvelle fois été inculpée en vertu de la section 25 de la loi sur la gestion des catastrophes naturelles", a-t-elle ajouté.
Déjà poursuivie pour avoir illégalement importé des talkie-walkies, l'ex-dirigeante de 75 ans avait été inculpée une deuxième fois mi-février pour avoir violé la loi sur la gestion des catastrophes naturelles.
Elle est aussi accusée d'avoir perçu plus d'un million de dollars et 11 kilos d'or de pots-de-vin, mais elle n'a pas encore été inculpée de "corruption". Si elle est reconnue coupable, elle encourt de longues années de prison, risquant d'être bannie de la vie politique.
Le 25 mars, les autorités ont entamé une nouvelle procédure, l'accusant d'avoir violé la loi sur les secrets d'État. La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est également poursuivie pour "incitation aux troubles publics".
Arrêtée le 1er février dernier, celle qui dirigeait de facto le gouvernement est depuis le coup d'État militaire tenue au secret dans une résidence de Naypyidaw.
Depuis ce moment, la Birmanie est secouée par des manifestations quotidiennes avec un bilan de la répression qui a passé le cap des 700 morts, selon le décompte tenu par l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).
La junte qualifie les victimes de "terroristes" et comptabilise 248 morts depuis le 1er février. Malgré le bain de sang, manifestations et grèves se poursuivent.
Alors que la communauté internationale s'alarme de plus en plus de la situation, la Russie et la Chine rejettent l'idée de sanctions. Les États-Unis et plusieurs pays européens ont réclamé vendredi au Conseil de sécurité d'aller au-delà des trois déclarations unanimes adoptées depuis le putsch.
Avec AFP