REUTERS - L'accusation a présenté mardi les charges retenues contre Radovan Karadzic pour son rôle dans le conflit bosniaque de 1992-95, mais l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie a brillé par son absence en cette deuxième journée de son procès au tribunal de La Haye.
 

Radovan Karadzic rejette les onze chefs d'accusation dont il est l'objet pour crimes de guerre après l'éclatement de la Yougoslavie. Il est notamment inculpé de génocide pour le massacre de 8.000 Musulmans de Bosnie à Srebrenica et pour d'autres atrocités.
 

Le procureur Alan Tieger a évoqué, durant les douze premières minutes de son exposé, la façon dont le "Commandant suprême" avait orchestré des campagnes de nettoyage ethnique visant à éliminer les Musulmans de Bosnie, en particulier au cours des 43 mois du siège de Sarajevo.
 

"Ce dossier, Messieurs les juges, concerne ce Commandant suprême-là. Un homme qui a exploité les forces du nationalisme, de la haine et de la guerre pour matérialiser sa conception d'une Bosnie ethniquement divisée - Radovan Karadzic", a déclaré Tieger devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

 Karadzic n'était pas présent à l'audience. Il avait déjà refusé de comparaître lundi à l'ouverture du procès, faisant valoir qu'il lui fallait plus de temps pour préparer sa défense, qu'il entend assurer lui-même.
 

Le juge O-Gon Kwon a formulé un nouvel avertissement à Karadzic en le sommant de comparaître sous peine de se voir assigner une équipe d'avocats et d'être jugé par contumace.
 

"Au cas où l'accusé persisterait dans son refus de participer au procès (...) le procès se déroulerait en son absence et des avocats seront assignés", a dit le juge sud-coréen, ajoutant que le tribunal prendrait une décision après la fin de la présentation du dossier par l'accusation
lundi prochain.