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Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a demandé samedi la "résolution rapide" de l'enquête concernant le meurtre d'un journaliste, un drame condamné par des responsables européens, les partis politiques grecs et les syndicats de la presse du pays.

Athènes met la pression. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a appelé, samedi 10 avril, pour une "résolution rapide" de l’enquête autour du meurtre d’un journaliste survenu la veille. Cela après la condamnation unanime du drame par des responsables européens, les partis politiques grecs et les syndicats de la presse du pays, où ce genre d’incidents sont rares.

Le dirigeant a convoqué samedi son ministre de l'Intérieur, Michalis Chrysochoidis, pour une réunion sur le sujet, selon l'entourage du Premier ministre.

Le journaliste assassiné, Giorgos Karaivaz, qui travaillait pour la télévision privée Star et dirigeait le site d'actualités bloko.gr, a été atteint vendredi de plusieurs balles en sortant de sa voiture devant son domicile, dans le quartier athénien d'Alimos, selon des témoins. Il était de retour du travail.

Selon une source policière, le journaliste de 52 ans a été visé par deux hommes sur une moto, qui ont tiré à 17 reprises, d'après les douilles retrouvées sur les lieux du crime.

Le meurtre a été rapidement condamné par la Commission européenne et le Conseil européen de sauvegarde des droits de l'homme (CESDH).

"Tuer un journaliste est un acte odieux et lâche", a également tweeté vendredi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. "L'Europe défend les libertés. Et la liberté de la presse est la plus sacrée de toutes. Les journalistes doivent pouvoir travailler en sécurité. Mes pensées vont à la famille de George Karaivaz, j'espère que les criminels seront bientôt présentés à la justice".

George Karaivaz, qui a travaillé durant toute sa carrière pour les principaux journaux et télévisions du pays, était "l'un des journalistes criminels les plus expérimentés sur le terrain et était tenu en haute estime par ses confrères", a déclaré dans un communiqué le syndicat Esiea des journalistes de la presse quotidienne athénienne.

Selon la fédération des agents de police grecs, George Karaivaz avait un intérêt particulier dans l'amélioration des conditions de travail des forces de l'ordre et était "vivement critique envers quiconque" ne respectait pas leurs syndicats.

Rares meurtres de journalistes

Si les médias grecs ont été régulièrement la cible d’actes de vandalisme ou même d'attaques à la bombe, les meurtres de journalistes y sont rares.

Certains reporters ont demandé une protection policière après avoir reçu des menaces, mais ce n'était pas le cas de George Karaivaz. "Demander une protection n'était pas son genre", a déclaré à l'AFP un agent de police qui connaissait le journaliste.

Ce meurtre intervient alors que les autorités grecques ont été critiquées pour avoir accordé une protection policière trop importante à un présentateur télé controversé.

Parmi les incidents semblables, le journaliste Stefanos Chios a survécu après avoir été visé au cou et à la poitrine en juillet dernier par un homme devant son domicile. L'enquête est toujours en cours.

En 2010, le directeur de radio, bloggueur et journaliste d'investigation Socratis Giolias a été abattu, également devant son domicile. Le meurtrier n'a jamais été retrouvé.

Avec AFP