logo

Vague d'arrestations en Jordanie, l'ancien prince héritier "assigné à résidence"

L'ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie, Hamza ben Hussein, a annoncé samedi avoir été "assigné à résidence" dans son palais d'Amman, après avoir été accusé par l'armée d'activités contre "la sécurité du royaume". Les autorités jordaniennes ont également arrêté un ancien conseiller du roi et un certain nombre d'autres personnes pour "des raisons de sécurité", a rapporté samedi l'agence de presse officielle Petra.

De nombreuses arrestations pour "des raisons de sécurité". Les autorités jordaniennes ont procédé à une opération arrêtant un ancien conseiller du roi Abdallah II et d’autres personnes, a rapporté samedi 3 avril l’agence de presse officielle Petra. Le demi-frère du roi Abdallah II et ancien prince héritier, Hamza ben Hussein, a également été appelé à arrêter toute activité qui puisse nuire à la sécurité du royaume, a déclaré l'armée dans un communiqué, mais avait démenti son arrestation.

Dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le prince Hamza a affirmé que le chef d'état-major de l'armée s'était rendu à son domicile et lui avait signifié qu'il n'était "pas autorisé à sortir". Il a nié avoir pris part à un complot et a accusé les autorités de son pays de "corruption" et d'"incompétence".

L'agence de presse officielle jordanienne Petra indiquait plus tôt que les autorités avaient arrêté un ancien conseiller du roi, ainsi qu'un proche de la famille Royale. Selon une source de sécurité citée par Petra, plusieurs autres personnes ont également été arrêtés pour des "raisons de sécurité", a indiqué la source, ajoutant qu'une enquête était en cours. 

Le quotidien américain Washington Post faisait par ailleurs état d'un complot visant à renverser le roi.

Hamza au cœur d'un complot ?

Personne n'est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout", avait dit le général Youssef Huneiti, chef d'état-major jordanien. "Toutes les mesures qui ont été prises l'ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie", a-t-il ajouté.

Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent un déploiement massif de la police près des palais royaux, dans le quartier de Dabouq à Amman.

Selon le Washington Post, le prince Hamza est visé par une enquête après "la découverte de ce que des responsables du palais ont décrit comme un complot complexe et de grande envergure" visant à renverser le roi Abdallah II. Le quotidien a également rapporté que les autorités jordaniennes avaient arrêté une vingtaine de personnes en raison d'une "menace à la stabilité du pays" selon des responsables.

Ce complot "comprenait au moins un autre membre de la famille royale, ainsi que des chefs tribaux et des membres de la direction de la sécurité du pays", a ajouté le chef de l'armée.

"Je ne fais partie d'aucun complot ni d'aucune organisation malfaisante", s'est défendu le prince dans la vidéo remise à la BBC, regrettant qu'il ne soit plus possible, d'exprimer son opinion ou de critiquer les autorités "sans être intimidé, harcelé ou menacé". "Malheureusement, ce pays s'est enfoncé dans la corruption, dans le népotisme et dans la mauvaise administration, avec pour résultat l'anéantissement ou la perte de l'espoir", a-t-il poursuivi.

Le prince Hamza est le fils aîné du roi Hussein et de son épouse américaine, la reine Noor. Celle-ci a réagi dimanche sur Twitter, dénonçant "une calomnie".

Conformément au souhait de son père, décédé en 1999, Hamza avait été nommé prince héritier lorsqu'Abdallah était devenu roi. Mais en 2004, Abdallah l'avait dépouillé du titre et l'avait donné à son fils aîné, Hussein, afin de consolider son pouvoir.

De nombreuses capitales en soutien au roi Abdallah II

Les arrestations de hauts responsables et de membres de la famille royale sont rares en Jordanie.

La cour royale saoudienne a exprimé samedi son soutien au roi Abdallah II, ainsi que l'Égypte, le Liban, le Bahreïn et le Conseil de coopération du Golfe.

Le département d'État américain a aussi réagi, assurant que le roi Abdallah II était un "partenaire clé" des États-Unis et qu'il "bénéficiait de soutien total". "Nous suivons de près ces informations et sommes en contact avec les responsables jordaniens", a indiqué Ned Price, un porte-parole du département d'État.

L'assignation à résidence du prince et ces nombreuses arrestations surviennent à quelques jours de la célébration du centenaire du royaume. 

Avec AFP & Reuters