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La ministre française des Armées en visite au Mali en pleine polémique sur une frappe

La ministre française des Armées, Florence Parly, a entamé mercredi une visite de deux jours au Mali, où elle est arrivée accompagnée de ses homologues estonien et tchèque. Son déplacement intervient en pleine polémique après la publication d'une enquête onusienne ayant conclu qu'une frappe aérienne française a tué 19 civils en janvier dans le pays.

La ministre française des Armées, Florence Parly, est arrivée mercredi 31 mars au Mali où elle effectue une visite de deux jours en compagnie de ses homologues estonien et tchèque, pour annoncer la pleine capacité de "Takuba", l'unité de forces spéciales européennes censée former l'armée malienne au combat face aux jihadistes.

Florence Parly, Kalle Laanet et Lubomir Metnar rencontreront notamment jeudi le président de la transition, Bah Ndaw, et le ministre malien de la Défense, Sadio Camara.

Des entretiens qui interviendront au surlendemain de la publication d'un rapport des Nations unies faisant état de la mort de 19 civils lors d'une frappe de la force française Barkhane, ce que Paris réfute avec vigueur.

"Les trois ministres acteront la pleine capacité opérationnelle de la task force Takuba, étape majeure pour ce regroupement inédit d'unités de forces spéciales européennes au Sahel", a précisé un communiqué du ministère français des Armées. "Cette étape est majeure d'un point de vue tactique et opérationnel, il s'agit également d'un symbole fort."

Arrivée au Mali. Les raisons de mon déplacement ⤵️ pic.twitter.com/19xhHZ0nRB

— Florence Parly (@florence_parly) March 31, 2021

Outre les Tchèques et les Estoniens, des soldats suédois et italiens participent à l'opération, sur laquelle Paris compte beaucoup pour partager avec ses partenaires le fardeau de la lutte contre les jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.

Les ministres se rendront ensuite auprès d'unités sur le terrain.

Paris réfute le rapport de l'ONU

Mardi, une enquête de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a conclu qu'une frappe aérienne conduite par Barkhane avait tué 19 civils au cours d'un mariage. Le rapport constitue la plus grave mise en cause d'une opération française par les Nations unies depuis le début de l'engagement de Paris au Sahel.

Le ministère a réfuté avec force ses conclusions, en maintenant que "le 3 janvier, les forces armées françaises (avaient) effectué une frappe aérienne ciblant un groupe armé terroriste identifié comme tel" et non des civils, près de Bounti (centre). Le ministère a aussi émis "de nombreuses réserves quant à la méthodologie retenue" par les enquêteurs de l'ONU.

Mi-février, lors d'un sommet à N'Djamena avec les partenaires du G5 Sahel, le président Emmanuel Macron avait annoncé que Paris ne comptait pas réduire "dans l'immédiat" les effectifs de Barkhane, appelant d'abord à "décapiter" les groupes jihadistes. Mais les États africains peinent à convertir les succès militaires en progrès politiques.

Le nouveau président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé à cet égard lundi qu'un retrait partiel de Barkhane n'aurait pas "grand effet" sur le terrain si l'appui aérien demeure. "Cet échec relatif, c'est notre échec à tous, l'échec de l'ensemble de la coalition", a-t-il expliqué dans une interview accordée à France 24 et RFI.

Avec AFP