À la une de la presse, mercredi 31 mars, les réactions au rapport de l’ONU sur la mort, au Mali, de 19 civils réunis pour un mariage, lors d’une frappe de l’armée française contre des djihadistes, en janvier. Le triple assassinat, hier, de trois femmes engagées dans la campagne de vaccination contre la polio en Afghanistan. L’appel grandissant au boycott du Mondial 2022 au Qatar. Et les adieux des dessinateurs Willem et Plantu à Libération et au Monde.
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À la une de la presse, les réactions au rapport de l'ONU sur la mort, au Mali, de 19 civils réunis pour un mariage, lors d'une frappe de l'armée française contre des djihadistes, en janvier, près de Bounti, dans le centre du pays.
Alors que Paris a immédiatement réagi, hier, en réfutant toute bavure et en émettant "de nombreuses réserves" sur ce rapport, Wakat Sera évoque, lui, un "imbroglio" qui "reste entier", un "mystère total", que seule "une enquête neutre et internationale" permettra, peut-être, de résoudre. "Bavure ou volonté délibérée des Français d'occire des terroristes armés, en sacrifiant des populations civiles ?" : pour le site d'information burkinabè, la question a tout son sens "quand on sait que la guerre asymétrique que les djihadistes imposent aux armées nationales et aux forces Barkhane du G5 Sahel ne répond à aucune règle de combat conventionnelle". "En attendant, cette situation apporte irréfutablement de l'eau au moulin de tous ceux pour qui la présence militaire française est urticante au plus haut point", écrit le site, en prédisant un renforcement du "sentiment anti-français". L'analyse de Wakat Sera, confortée par la réaction de L'Humanité, toujours très critique envers l'opération Barkhane et les failles de l'intervention française. Le quotidien assure que "la propagande de Paris (est) pulvérisée par l'ONU". Le journal prévient, lui aussi, que "les conséquences du bombardement de Bounti (risquent de s'avérer) catastrophiques pour l'image de l'armée française au Sahel".
La France, également mise en cause par les familles de soldats maliens morts au combat contre les djihadistes. D'après La Croix, les familles de ces militaires dirigent surtout "leur rage contre la France, coupable selon elles de complicité" dans la mort des leurs. "Nous ne pardonnerons jamais à la France", témoigne la mère d'un militaire, dont elle n'a appris la mort que six mois plus tard. La France, accuse cette femme, "veut déstabiliser le Mali, tuer ses jeunes soldats, afin de profiter de ses richesses". Une théorie "bien répandue dans certains milieux", selon La Croix, qui raconte que certaines veuves expriment aussi beaucoup de ressentiment "à l'encontre des maris volages", dont les enfants nés hors mariage se manifestent parfois au moment des décès et en veulent, également, aux autorités maliennes, accusées de ne pas faire grand-chose pour les aider.
En Afghanistan, trois femmes participant à la campagne de vaccination contre la polio ont été tuées, hier, dans l'est du pays. Ce triple assassinat, qui intervient moins d'un mois après ceux de trois Afghanes employées par une chaîne de télé locale, une attaque revendiquée par le groupe État islamique, intervient également au lendemain du lancement d'une campagne de vaccination contre la polio. Une campagne que les Taliban, qui nient être derrière ces trois assassinats, dénoncent comme un complot occidental pour stériliser les enfants musulmans. "Arrêtez de cibler les services publics", réagit The Afghanistan Times, en rappelant qu'après 40 années de guerre, "les Afghans ont besoin d'aide humanitaire sans doute plus que quiconque sur la surface de la Terre". "À l'heure actuelle, près de deux millions d'enfants souffrent de malnutrition extrême et manquent de soins médicaux", alerte le journal, alarmé du déferlement actuel de violence, en particulier contre les humanitaires. The New York Times s'inquiète, lui, de l'attitude des Taliban, qui ne cachent plus, désormais, leur "fierté" d'avoir réussi à obliger leur adversaire de 20 ans, les États-Unis, à négocier avec eux et à signer, l'année dernière, un accord de retrait complet des troupes américaines d'Afghanistan d'ici le 1er mai, dans un mois tout juste - accord que la nouvelle administration Biden n'a toutefois pas encore entériné.
À la une également, du football, avec la rencontre, ce soir, entre la Bosnie-Herzégovine et la France, pour les éliminatoires du Mondial-2022. D'après L'Équipe, les Bleus sont "d'attaque" et ont une bonne chance de conforter leur première place du groupe de qualification. À vérifier ce soir, tout comme il faudra vérifier les conditions dans lesquelles se déroulera la Coupe du monde au Qatar, de plus en plus dans le collimateur, après les révélations sur la mort de près de 6 500 travailleurs étrangers sur les chantiers du Mondial, des révélations qui ont entraîné des appels au boycott de l'événement. Les premiers, rappelle The Guardian, ont été les joueurs du club de Tromsö, suivis par plusieurs autres clubs norvégiens, puis par des clubs allemands et néerlandais. Le mouvement pourra-t'il faire tache d'huile ?, s'interroge le quotidien britannique. D'après The Independent, l'ancien joueur l'équipe de France, Thierry Henry, approuve, lui aussi, l'engagement des footballeurs norvégiens, allemands et néerlandais. "Ces joueurs doivent réaliser qu'ils ont une voix et qu'ils peuvent changer beaucoup de choses grâce à celle-ci. Maintenant, il est vrai que la Coupe du monde est là-bas, (au Qatar). Je veux que les 'gros bonnets' sortent et qu'ils expliquent ce qui se passe".
Un mot, pour terminer, des "adieux" des dessinateurs de presse français Willem et Plantu, à leur quotidien respectif. Après 40 ans de bons et loyaux services, Willem dit au revoir à Libération : "Tout le plaisir était pour moi", remercie le dessinateur, auquel son futur-ex journal consacre un numéro spécial. Quarante-neuf ans au Monde, presque un demi-siècle, pour Plantu, qui signera dans le journal d'aujourd'hui, pas encore publié à l'heure où l'on parle, son tout dernier dessin. En attendant de le découvrir, dans quelques heures, Le Monde propose de revoir quelques-uns des milliers de ses dessins qui ont traversé 50 ans d'histoire contemporaine. Plantu, auquel je laisse, bien sûr, le mot de la fin : "Comment voulez-vous que je décroche ? Ce truc que je fais, c'est pas un métier. C'est une vie !"
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