À la une de la presse, lundi 29 mars, la condamnation par la communauté internationale de la répression sanglante des manifestants pro-démocratie en Birmanie. La mobilisation contre le projet de loi sur le climat en France. L’inquiétude croissante des soignants français face à la troisième vague épidémique. L’allègement du confinement en Angleterre. Et le "risque" de pénurie mondiale de papier toilette.
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À la une de la presse, la condamnation de la communauté internationale, après la répression, samedi, des manifestants pro-démocratie en Birmanie, qui a fait plus d'une centaine de morts, dont plusieurs enfants.
The Financial Times évoque "la journée de répression la plus sanglante" depuis le coup d'État du 1er février - une violence condamnée, notamment, par les chefs d'état-major de douze pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, qui déplorent le recours à la force contre des civils "non armés", par les militaires. Appelée "Tatmadaw", l'armée birmane, forte de près d'un demi-million d'hommes, est aux avant-postes de la répression, mais quelques-uns de ses hommes, effarés par l'ampleur de la répression, ont décidé de déserter. Un choix qui les oblige à la clandestinité. Parmi eux, le capitaine Tun Myat Aung témoigne dans les colonnes du New York Times. "J'aimais tellement l'armée", affirme l'officier, qui dit avoir compris que "la plupart des soldats birmans voient le peuple comme un ennemi". "Mais le message que je veux transmettre à mes anciens compagnons d'armes, est celui-ci : si vous devez choisir entre votre pays et la Tatmadaw, choisissez votre pays".
Manifestations également en France, où plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, dimanche, contre le projet de loi sur le climat. Examiné à partir d'aujourd'hui par les députés, le texte du gouvernement est jugé "peu ambitieux" par les associations de défense de l'environnement, selon 20 minutes, qui précise que le texte final ne sera voté qu'à la fin du mois de septembre. En attendant, les écologistes se mobilisent, tandis que la majorité "multiplie ses attaques contre Europe-Écologie-Les Verts", une guérilla que Libération attribue surtout aux victoires électorales des écologistes aux municipales de l'année dernière, qui pousseraient "l'exécutif à tout faire pour affaiblir un centre-gauche écolo-compatible qu'il peine(rait) à convaincre". "Haro sur les écolos. Macron fait feu de tout bois contre les écologistes, quitte à manier un Kärcher forcément peu subtil", écrit Libé, qui juge toutefois la stratégie présidentielle "risquée" : "Déséquilibrer encore un peu plus la majorité en la droitisant. Décrédibiliser la sincérité de sa mue verte. Et surtout, apparaître davantage comme un tacticien que comme un président stratège à la hauteur des enjeux environnementaux".
Par ailleurs, un collectif de médecins demande à Emmanuel Macron et à son gouvernement "d'assumer sa stratégie" face à la troisième vague de Covid-19. Dans une tribune publiée par Le Monde, ces médecins des hôpitaux de Paris disent ne pas vouloir juger cette stratégie, mais plutôt "l'absence de transparence sur ses conséquences". "La saturation des services de réanimation pourrait très prochainement obliger les soignants à faire un 'tri' entre les malades", alertent-ils, alors que les appels à un durcissement des restrictions pour freiner l'épidémie se multiplient . Pour le moment, le gouvernement a opté pour des mesures de confinement partielles et locales et refusé, jusqu'à présent, de fermer les écoles - une exception française, de plus en plus difficile à préserver. L'Opinion parle d'une "équation impossible à tenir", entre "le coût sanitaire, politique et économique" et les problèmes "logistiques, sociaux, et psychologiques". L'Humanité met en garde l'exécutif sur "la colère qui gronde dans les établissements des régions les plus touchées par le virus". Droit de retrait, grève envisagée: d'après L'Huma, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, aurait "perdu le contrôle" de la situation. Mais le tour de vis est bien là : à partir d'aujourd'hui, dans les 19 départements les plus touchés, les classes fermeront dès le premier cas de Covid-19, contre le troisième jusqu'à présent. Pour La Croix, ce choix d'une "réponse graduelle" reste, malgré tout, "le plus raisonnable", et "chaque jour d'école ouverte est un jour de gagné".
L'Angleterre, elle, allège à partir d'aujourd'hui son confinement. Pays le plus endeuillé d'Europe, avec plus de 125 000 morts, le Royaume-Uni s'est lancé dans une course à la vaccination : près de 30 millions de personnes déjà vaccinées, selon The Independent, qui annonce que les rencontres et les sports en extérieur sont de nouveau autorisés. Le Premier ministre, Boris Johnson, appelle toutefois ses compatriotes à la "prudence": "Profitez de vos nouvelles libertés, mais pas d'embrassades", prévient The Times. Nos voisins britanniques ont aussi le temps de s'affairer à la création d'un musée sur le Brexit, une initiative de ses partisans, qui souhaitent un traitement enfin "équitable" de la rupture, selon The Guardian, qui rapporte que le projet devrait coûter la bagatelle d'un million de livres, soit un peu plus d'un million d'euros.
L'armée birmane réprime à tour de bras, les écologistes s'alarment du sort de la planète, les soignants, débordés par la pandémie, appellent à l'aide… mais ce n'est pas tout. D'après Le Figaro, une autre menace plane désormais sur la planète : la pénurie de papier toilette. Cette fois-ci, ce ne serait pas à cause de la razzia dans les supermarchés, mais en raison de la crise sanitaire, de la reprise économique et du blocage du canal de Suez par un porte-conteneurs géant, qui ralentit le trafic maritime. C'est le géant brésilien Suzano Papel, le premier producteur mondial de pâte à papier, qui a, paraît-il, lancé l'alerte. Faut-il s'alarmer pour autant ? Pas sûr…
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