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A 73 ans, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali brigue un cinquième mandat présidentiel. Une élection jouée d'avance dans un pays où toute opposition est systématiquement muselée.

À 73 ans, le président tunisien semble toujours afficher une forme olympique. Avec plus de vingt années passées à la tête du pays, il est devenu l'un des doyens des chefs d'Etat africains. Alors que le pays prépare ses élections législatives et présidentielle ce dimanche, Ben Ali est vraisemblablement assuré de remporter le scrutin et de gouverner pour encore cinq ans un pays qui compte plus de dix millions d'habitants.

C'est en 1987 que Ben Ali accède aux premières marches du pouvoir en tant que Premier ministre. Il n'y restera que quelques semaines. Le 7 novembre, en sa qualité de dauphin constitutionel, il succède au président Habib Bourguiba, officiellement déclaré inapte à remplir ses fonctions pour cause de sénilité. Durant deux mandats, Ben Ali est l’unique candidat à sa propre succession. En 1989, il est élu avec 99,27 % des voix. Un score qu'il battra en 1994 avec 99,91 % des voix.

Montée de l'islamisme

En 2002, il fait amender la Constitution pour supprimer la limitation des mandats et rallonger l’âge limite afin de pouvoir déposer une candidature à la présidentielle de 2004. Qu'il remporte à 68 ans, avec 94,4 % des voix.

Face à la montée de l'intégrisme, le président tunisien se lance dans un violent combat contre les islamistes. Une répression très dure, cautionnée non seulement par la plupart des démocrates tunisiens mais aussi par les pays occidentaux, France et Etats-Unis en tête.

Fort de ses succès économiques, Ben Ali a promis en lançant sa campagne de réduire le chômage qui est actuellement de14 %. Il s'est également engagé à plus de démocratie.

Des opposants réduits au silence

Les détracteurs du président sortant l'accusent d'avoir réduit au silence toute dissidence. Dans un gouvernement de plus en plus autoritaire, ils critiquent le contrôle de la presse, la réduction des libertés et les emprisonnements des opposants politiques. 

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Une presse muselée

Dimanche, face à trois concurrents, le président sortant brigue un cinquième et théoriquement dernier mandat. Son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir depuis l'indépendance) devrait également conserver la majorité des 214 sièges de la Chambre des députés aux législatives qui sedéroulent également dimanche.