
Les membres du Fidesz vont quitter le groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen, a annoncé mercredi Viktor Orban à la suite d’un vote des eurodéputés sur une réforme des statuts.
"Je vous informe que les membres du Fidesz se retirent du groupe PPE" avec "effet immédiat". Dans une lettre postée sur Twitter par l’une de ses ministres, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a annoncé mercredi 3 mars le départ de son parti du groupe du Parti populaire européen (PPE, droite) au Parlement européen.
Cette décision survient en réaction à un vote des eurodéputés sur une réforme des statuts, rendant plus facile les expulsions du groupe. Vote que le dirigeant a estimé être "antidémocratique, injuste et inacceptable". "Il est tout à fait décevant de voir que le groupe du PPE tente de réduire au silence nos eurodéputés démocratiquement élus", a-t-il ajouté dans sa lettre.
???? Fidesz is leaving the @EPP pic.twitter.com/NFiIZktjJV
— Mehreen (@MehreenKhn) March 3, 2021Le groupe du PPE, première famille politique de l'UE, qui réunit les formations de droite, a adopté mercredi une modification de ses règles internes, qui permet la suspension ou l'exclusion de délégations entières, et non plus seulement de parlementaires individuellement.
Cette réforme a été approuvée par 148 voix contre 28 et 4 abstentions, indique le décompte officiel du vote.
Douze membres du Fidesz sont concernés. Un treizième député hongrois, membre lui aussi du PPE, mais pas du Fidesz, a décidé de rester, ce qui permet au groupe de continuer à compter la Hongrie parmi les pays membres.
Une exclusion du Fidesz déjà réclamée plusieurs fois
Par ailleurs, le PPE doit, de son côté, se réunir pour décider de l'exclusion du Fidesz, réclamée par plusieurs petits partis. La rencontre sera convoquée par son président, Donald Tusk, quand la pandémie le permettra.
Ce départ met fin à un feuilleton de plusieurs années : l'exclusion du Fidesz a été réclamée plusieurs fois au sein du PPE, en raison de ses virulentes prises de position anti-Bruxelles et de mesures jugées attentatoires aux droits fondamentaux.
La réforme des statuts intervient à la suite des sanctions décidées en décembre contre l'eurodéputé du Fidesz Tamas Deutsch, qui avait comparé l'attitude du président du groupe parlementaire Manfred Weber à celle de la Gestapo.
Une quarantaine de parlementaires PPE (sur 187), emmenés par l'Autrichien Othmar Karas, avaient alors réclamé son exclusion, mais l'eurodéputé n'avait finalement écopé que d'un retrait de ses droits à s'exprimer en plénière au nom du PPE et à être nommé rapporteur.
Avec AFP