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NBA : après 13 saisons sur les parquets, Joakim Noah prend sa retraite

Le basketteur français Joakim Noah, fils de l'ancien tennisman Yannick Noah, a officialisé sa retraite lundi soir après 13 saisons passées en NBA, dont 9 aux Chicago Bulls.

"C'était une sacrée aventure" : Joakim Noah, un des plus beaux palmarès du basket français, deux fois sélectionné pour le All-Star Game et désigné meilleur défenseur en 2014, a mis fin à sa carrière à 36 ans, après treize saisons passionnées en NBA.

"Merci à tous ceux qui m'ont montré de l'amour tout au long de mon parcours", a sobrement écrit, lundi 1er mars, sur son compte Instagram, celui qui a longtemps porté le maillot des Chicago Bulls, confirmant une information du site The Athletic.

Depuis qu'il a été libéré de son contrat avec les Los Angeles Clippers cet hiver, la perspective de voir Noah ranger ses baskets était attendue. Il y a trois mois, son agent Bill Duffy avait annoncé la couleur, estimant qu'il se dirigeait "très probablement vers la retraite".

Selon The Athletic, Joakim Noah souhaiterait d'ailleurs l'acter sous le maillot des Bulls, comme l'avait fait l'ancien Celtic Paul Pierce, qui avait signé un ultime contrat d'un jour avec Boston.

Avec Chicago, qui rêvait à des lendemains glorieux après l'ère Michael Jordan (six titres entre 1991 et 1998), il n'aura manqué qu'un titre pour rendre l'histoire parfaite, tant les fans ont apprécié son dévouement et sa férocité de tous les instants sur les parquets.

Avec l'autre star de l'équipe Derrick Rose, ils s'en sont approché en 2011, battus en finale de conférence Est par le Miami Heat (4-1) de LeBron James, un de ses "meilleurs ennemis" avec lequel il aura livré de grandes batailles physiques et verbales.

"J'ai beaucoup progressé et beaucoup travaillé pour y arriver"

Au total, Noah (2,11 m), drafté en 9e position en juin 2007 après avoir été deux fois champion universitaire NCAA avec les Gators de Floride en 2006 et 2007, a disputé les play-offs six fois d'affilée (de 2009 à 2014) avec les Bulls, dont il était devenu, à force de travail, le joueur emblématique.

Sélectionné pour la première fois en 2013 au All-Star Game, un match de gala réunissant les meilleurs joueurs de la ligue, Joakim Noah savoure alors le chemin parcouru. "Je n'oublie pas que je ne jouais pas lors de ma première saison. Donc ce qui me fait plaisir, c'est que je sais que j'ai beaucoup progressé et beaucoup travaillé pour y arriver. Ça n'a pas été facile", dit-il à l’époque. Sélectionné à nouveau en 2014, il reste à ce jour, avec Tony Parker et Rudy Gobert, l’un des trois seuls joueurs français à avoir participé au All-Star Game.

Si Joakim Noah a pu se hisser parmi les meilleurs joueurs du monde en dépit d’un jeu offensif limité et d’un tir surnommé "la tornade" en raison de la rotation peu académique que son poignet donnait au ballon, c’est grâce à son éthique de travail et à une abnégation hors du commun, notamment sur le plan défensif. C’est aussi cette combativité qui a fait de lui un joueur adulé du public lors de ses années à Chicago.

Joakim Noah excelle au rebond et au contre. Il développe également au fil des ans son jeu de passes, très supérieur à la moyenne pour un intérieur. Ce qui lui a permis de réaliser sept triple-double (trois catégories, points, rebonds, passes, etc. à plus de 10 unités) en NBA, en plus de ses 218 double-double, dont 22 en play-offs.

En 2014, il fait partie du meilleur cinq de la ligue, fort d'une moyenne de 13 points, 11 rebonds, 5 passes, plus d'un contre et d'une interception par match. Il finit aussi 4e des votes pour le titre de MVP (meilleur joueur de la saison). Mais surtout, il remporte le trophée de meilleur défenseur de la NBA.

"Il y a tellement de joueurs qui étaient plus talentueux et meilleurs que lui, mais aujourd’hui, c’est Joakim qui gagne ce trophée et fait partie des tout meilleurs, savoure lors de la remise du trophée son père, Yannick Noah, ancien champion de tennis. C’est grâce à sa passion et à son travail. La réalité, c’est que Joakim était vraiment loin derrière mais qu’il a travaillé très dur."

Fin de carrière ternie par les blessures

En 2016, il suit Derrick Rose à New York, la ville où il est né le 25 février 1985. Mais le projet du président des Knicks, Phil Jackson, ancien coach aux onze bagues (six avec les Bulls et cinq avec les Lakers), est un fiasco. Et pour ne rien arranger, il écope d'une suspension de 20 matches en mars 2017 après avoir été contrôlé positif à une substance prohibée.

Noah rebondit chez les Memphis Grizzlies (2018-2019), au point que les Lakers et Clippers le convoitent pour la saison suivante. Mais il se blesse à un tendon d'Achille, un des plus sérieux pépins physiques qui a émaillé sa carrière, avec ses opérations du genou gauche en avril 2014 et de l'épaule gauche en avril 2017.

Enfin remis, les Clippers l'engagent en mars 2020, mais la pandémie de coronavirus repousse son retour, qui a finalement lieu durant l'été dans la "bulle" sanitaire de Disney World où l'équipe est finalement éliminée en demi-finale de conférence Ouest par Denver.

Le joueur, qui disposait d'une année supplémentaire de contrat non garantie, n'est finalement pas conservé par la franchise californienne.

L'histoire de Joakim Noah s'est en revanche écrite en pointillés avec l'équipe de France. Également suédois par sa mère, Cecilia Rodhe, il n'a porté le maillot des Bleus qu'à 22 reprises entre 2009 et 2011, décrochant tout de même l'argent au Championnat d'Europe 2011 avec notamment Tony Parker, battus en finale par l'Espagne (98-85).

Avec AFP