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La découverte de traces ADN pourrait relancer "l'affaire Grégory"

Le quotidien français "Le Parisien" révèle qu'une nouvelle expertise des scellés saisis dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat du petit Grégory Villemin, en 1984, montre la présence de traces ADN susceptibles de relancer l'affaire.

AFP - L'expertise des scellés de l'affaire Grégory a montré la présence de deux traces ADN sur un timbre et une lettre envoyée par le corbeau, a annoncé Le Parisien dans son édition de jeudi.

Ces traces d'ADN sont celles d'un homme et d'une femme, révèle le quotidien qui écrit qu'il s'agit d'un "spectaculaire rebondissement" de l'enquête sur l'assassinat - jamais élucidé - du petit Grégory Villemin retrouvé mort le 16 octobre 1984, pieds et poings liés dans la Vologne (Vosges).

Le lendemain du meurtre, les parents avait reçu une lettre anonyme: "Ton fils est mort. Je me suis vengé".

Le rapport de cette nouvelle expertise des scellés, qui a été ordonnée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon, sera remis ce jeudi au président de cette chambre, Jean-François Pontonnier.

Le 3 décembre 2008, la chambre de l'instruction avait ordonné la réouverture de l'enquête et avait désigné le 5 mai dernier le laboratoire lyonnais Biomnis (ex-Mérieux) pour expertiser les scellés du petit Grégory, et en "extraire les éventuelles empreintes génétiques".

"C'est peut-être le tournant tant attendu de l'affaire Grégory", estime Le Parisien qui précise que, désormais, l'objectif principal sera "de mettre un nom sur chacun de ces deux ADN". "Pour cela il faudrait pouvoir comparer ces empreintes génétiques avec celles des protagonistes de l'affaire", estime un expert cité par le quotidien.

"Cela implique de retrouver l'ensemble des acteurs du dossier, y compris les enquêteurs qui ont manipulé les scellés", a précisé un magistrat au Parisien.

"Si la chambre de l'instruction le décide, l'enquête sur l'assassinat du garçonnet de 4 ans et demi ... pourrait être à nouveau relancée", estime le quotidien.

Cette éventualité a été saluée par l'avocate des époux Villemin, Me Marie-Christine Chastant-Morand. "Ils espèrent toujours la vérité", a-t-elle dit au journal.

En revanche, l'avocat de la famille Laroche, dans laquelle se trouverait le corbeau, selon certains enquêteurs, est plus circonspect. "Vingt-cinq ans après, l'ADN n'est plus la preuve absolue", estime Me Gérard Welzer cité par Le Parisien. "En rouvrant cette enquête on remet en marche la machine à déraper", a-t-il ajouté.

L'affaire, très médiatisée, avait donné lieu à un véritable feuilleton judiciaire.