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À la Une de la presse, ce lundi 8 février : les manifestations en Birmanie contre le coup d’état militaire. La situation tendue en Haïti, où les autorités affirment avoir déjoué un coup d’État contre le président Jovenel Moïse. Les réactions de la presse israélienne à la décision de la Cour pénale internationale de se déclarer compétente pour les violences commises par l’État hébreu dans les territoires occupés. La reine Elizabeth II accusée d’avoir cherché à cacher une partie de sa fortune. Et une première au Superbowl.

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À la Une de la presse, les manifestations, hier, en Birmanie, contre le coup d’état militaire, les plus importantes depuis le soulèvement populaire de 2007, et qui ont repris ce matin.

The Irrawady fait état de dizaines de milliers de manifestants dans les principales villes du pays, une mobilisation pacifique et des appels à la désobéissance civile contre les arrestations, la semaine dernière, du président Win Myint et de la cheffe du gouvernement Aung San Suu Kyi. D’après le quotidien birman, «la tentative du pouvoir de justifier le coup d’État par des allégations de fraude électorale est tournée en ridicule par les Birmans, tant il était de notoriété publique que le général Min Aung Hlaing, l’homme fort du pays, convoitait la présidence de la Birmanie». Le quotidien évoque aussi «l’inquiétude de beaucoup de Birmans de voir le coup d’État porter un coup sévère à l’économie et au développement de la Birmanie, déjà touchés par l’épidémie de Covid-19» et note que le régime, pourtant prompt à réprimer les mouvements de protestation, comme en 1988 et 2007, semble se tenir sur la réserve, du moins pour le moment.

Le régime militaire ne semble pas ébranlé par les condamnations venues de l’étranger. En France, le quotidien Libération relaie «le cri du peuple» birman, que le pouvoir tente d’étouffer - d’où un dessin de Willem, montrant les manifestants menacés par la casquette des militaires. «Pour les généraux de l’ex-junte, le combat reste le même : le pouvoir politique est le bouclier qui protège et fait prospérer leurs intérêts, économiques et très personnels», écrit Libé, qui rappelle que le général Min Aung Hlaing est «à la tête des deux plus grands conglomérats du pays, qui travaillent avec des entreprises étrangères cotées en Bourse comme Suzuki, Bouygues, Total ou Lafarge». Le journal appelle donc «les multinationales qui participent à l’enrichissement des militaires» à faire pression sur le régime «pour que les défenseurs de la démocratie trouvent de précieux alliés».

En Haïti, les autorités ont annoncé avoir déjoué hier un projet de coup d’État contre le président contesté Jovenel Moïse, qui assure avoir échappé à une tentative d’assassinat. D’après Le Nouvelliste, cette supposée «tentative de coup d’État» aurait donné lieu à l’arrestation de 23 personnes. Le journal haïtien rappelle que la journée d’hier marquait «la fin du mandat de Jovenel Moïse», selon le Conseil du pouvoir judiciaire, mais aussi plusieurs institutions religieuses, organisations de la société civile et personnalités de l’opposition. Le président, lui, assure que la fin de son mandat aura lieu l’année prochaine, le 7 février 2022, parce qu’après avoir été élu lors d’un premier scrutin annulé pour fraudes, il a été réélu un an plus tard, ce qui repousserait encore d’un an, selon lui, la fin de son mandat.

Au-delà de la crise politique actuelle, Le Monde évoque un pays «en chute libre», «un pays sans Parlement depuis un an, paralysé par les grèves et une recrudescence des enlèvements, avec à sa tête un chef de l’État conspué par la rue, qui tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir». Jovenel Moïse, «rejeté par une majorité de la population, visé par un rapport de la Cour des comptes pour détournement de fonds», vient d’annoncer une série de réformes pour les prochains mois, annonçant ainsi son intention de ne pas quitter son poste, «quitte à plonger l’île dans une crise encore plus vertigineuse», s’alarme le journal.

Du côté de la presse israélienne, beaucoup de réactions à la décision, vendredi, de la Cour pénale internationale de se déclarer compétente pour les violences dans les territoires palestiniens occupés, ce qui pourrait ouvrir la voie à une enquête pour «crimes de guerre». Face à cette annonce, le Jerusalem Post affiche son détachement, en expliquant, en substance, qu’il n’y a pas à s’affoler, puisque le futur procureur de la Cour pénale internationale, celui qui sera en charge de conduire d’éventuelles poursuites, n’a pas encore été désigné.

Le quotidien Haaretz, en revanche, évoque un «drapeau rouge» pour Israël et critique  les arguments des détracteurs israéliens de la CPI, qui l’accusent d’ignorer les vrais crimes de guerre et de «persécuter» l’État hébreu pour des raisons politiques. «Israël n'a pas compris que son statut même de pays démocratique et respectueux des lois l'oblige à respecter des normes plus élevées que celles exigées de pays comme l'Iran, la Syrie ou le Soudan, écrit le journal. La Cour n’a pas non plus nié le droit d’Israël, ni celui de tout autre pays, de lutter contre le terrorisme pour se protéger, mais elle insiste sur le fait que la guerre contre le terrorisme est subordonnée au respect du droit international et du droit de la guerre».

Un mot, enfin, des révélations du Guardian, qui affirme que la reine Elizabeth II a tenté de dissimuler une partie de son immense fortune. Le quotidien britannique dit en effet avoir mis la main sur des documents indiquant que la souveraine a tenté, avec succès, dans les années 70, d’influencer la rédaction de lois permettant de dissimuler au public l’étendue exacte de sa fortune privée. Une attitude assez peu patriotique, et qui pose aussi problème dans la mesure où la monarchie n’est pas censée intervenir dans le processus parlementaire, rappelle le journal.

Elle, s’est illustrée sur un tout autre terrain : Sarah Thomas, nous apprend The New York Times, a été la première femme à arbitrer une finale du Super Bowl, qui s’est déroulée cette nuit aux Etats-Unis. La finale a été remportée par les Tampa Bay, du flamboyant Tom Brady, qui ont littéralement écrasé Kansas City, 31 à 9. Les Tampa Bay ont eux-mêmes été entraînés par deux femmes, et ça aussi, c’est une première. Hurray!, comme on dit en Floride.

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