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L'éventualité d'un second tour se précise pour Karzaï

Suite à l'invalidation de plusieurs bulletins de vote frauduleux, Hamid Karzaï ne recueillerait plus que 48 % des voix, ce qui le contraindrait à un second tour. Le président sortant s'est engagé à respecter le processus constitutionnel.

Le président afghan sortant Hamid Karzaï n’aurait pas atteint la barre des 50 % au premier tour de l’élection présidentielle du 20 août, selon l'organisation américaine d'observateurs électoraux Democraty International. Cette estimation fait suite aux invalidations ordonnées ce lundi par la Commission des plaintes électorales (ECC), qui a constaté "des preuves claires et convaincantes de fraudes" dans 210 bureaux de vote sur les 25 450 du pays.
Democracy International estime que la fraude porte sur 1,3 million des voix et va "réduire le score d’Hamid Karzaï à environ 48,29 %", alors que celui-ci était jusqu’à présent crédité de près de 55 % des voix. Son rival, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, enregistrerait, lui, 32 % des scrutins après invalidation des fraudes.
L’ECC a en effet demandé à la Commission indépendante électorale (IEC) d’invalider un "certain pourcentage des voix de chaque candidats". Constitutionnellement tenue d'obéir aux injonctions de l'ECC, l’IEC doit à présent annoncer le résultat officiel du scrutin - une annonce qui pourrait intervenir mercredi selon l'un de ses porte-parole.
Tractations diplomatiques
Un communiqué de l'ambassade américaine appelle l'IEC "à appliquer ces ordres avec toute la rapidité requise", ajoutant que les Etats-Unis attendent "avec impatience le résultat final certifié".
"Nous attendons de l'IEC qu'elle applique rapidement [les ordres de l'ECC] et qu'elle annonce promptement soit un résultat final certifié, soit la nécessité d'un second tour, comme exigé par la loi électorale afghane", a, de son côté, déclaré le porte-parole de l'ONU à Kaboul, Aleem Siddique.
Des tractations diplomatiques sont en cours pour convaincre Hamid Karzaï d'accepter le résultat du scrutin, et donc sans doute un second tour, ou à défaut un accord politique avec Abdullah Abdullah, qui du coup obtiendrait des compensations.
Même en cas de deuxième tour, les analystes estiment qu’Hamid Karzaï, issu de l'ethnie pachtoune dominante, devrait être en mesure de s’imposer facilement.