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Les Gardiens de la révolution promettent des représailles "destructrices"

L'armée idéologique du régime promet une réplique violente à l’attentat qui a coûté la vie à plusieurs de ses commandants, dimanche. Téhéran accuse les rebelles sunnites du groupe Joundullah d'avoir perpétré l'attaque.

Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime iranien, ont promis une réponse "destructrice" à l’attentat qui a décapité leur commandement dans la région du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est de l’Iran, dimanche. Sept commandants, dont deux généraux, des Gardiens figurent parmi les dizaines de personnes tuées dans l’attaque kamikaze, selon l’agence Fars.

Aucun bilan officiel des attentats n'avait été communiqué dimanche soir, après les bilans très divergents fournis par les différentes agences de presse iraniennes, qui varient de 31 à 49 morts.

L'attentat s'est produit dans la ville de Pishin, près de la frontière pakistanaise, alors que des commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province. La rencontre était destinée à renforcer "l'unité entre les chiites et les sunnites". Des chefs de tribus ont également péri dans l'attaque.

Le Pakistan pointé du doigt

Téhéran a dénoncé un acte "terroriste" et accusé les États-Unis d'être impliqués dans l'attentat qui, selon un responsable du pouvoir judiciaire, a été revendiqué par le groupe rebelle sunnite Joundullah (soldats de Dieu).

Washington a immédiatement condamné l'attentat, niant toute implication dans l'événement.

Les autorités iraniennes ont également accusé le Pakistan d’avoir servi de base arrière au groupe terroriste, selon l'agence Isna. Le chargé d’affaire pakistanais en Iran a été convoqué pour recevoir une protestation officielle. Téhéran a par ailleurs demandé l’extradition des rebelles responsables de l’attentat.

"Nous avons appris que certains agents au Pakistan coopéraient avec les principaux responsables (de l'attentat) et nous considérons qu'il est de notre droit de réclamer ces criminels", a lancé le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, appelant Islamabad à interpeller ces personnes sans délai.

 Le pouvoir central en ligne de mire

Cet attentat s’inscrit dans une succession d’attaques armées contre les symboles du pouvoir central iranien. Le même groupe sunnite avait revendiqué l'attentat-suicide du 28 mai dernier, qui avait coûté la vie à 25 personnes dans une mosquée chiite de Zahedan.

"Depuis plusieurs années, on assiste à une recrudescence des actions armées non seulement dans la province du Sistan-Balouchistan, mais aussi au Kurdistan, à la frontière avec l’Irak, et au Khozestan, où il y a une forte minorité arabe", affirme Siavosh Ghazi, correspondant de l’AFP à Téhéran sur FRANCE 24.

Le général Mohammad Pakpour, commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, a affirmé que les membres du groupe sunnite rebelle Joundullah sont "entraînés et équipés" par les services de renseignements américains et britanniques "dans les pays voisins".

Ces accusations iraniennes contre les États-Unis interviennent alors que des experts iraniens, français, russes et américains doivent à nouveau se retrouver lundi, à Genève, pour parler du nucléaire iranien.

La population iranienne, qui s'élève à 71 millions d'habitants, est composée de chiites à plus de 90 %, mais la province du Sistan-Balouchistan, située à la frontière irano-pakistano-afghane, abrite une forte minorité sunnite.

Tags: Terrorisme, Iran,