Plusieurs entreprises ont coupé les ponts avec Donald Trump et ses partisans, depuis l'intrusion violente de soutiens du président au Congrès la semaine dernière. C'est le cas notamment des mastodontes American Express ou encore Marriott International qui vont mettre fin à leurs dons envers certains élus républicains.
La liste s'allonge jour après jour. Cinq jours après l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, de nombreuses multinationales américaines ont annoncé prendre leurs distances avec le parti républicain, en arrêtant notamment de verser des dons à certains élus du parti de Donald Trump.
Aux États-Unis, les entreprises américaines peuvent en effet mettre en place un comité d'action politique qui gère les dons versés par ses employés et les reverse à des candidats ou des partis politiques.
Le géant du paiement American Express, l'entreprise spécialisée dans la chimie Dow et l'opérateur AT&T ont ainsi annoncé lundi mettre fin aux dons versés aux responsables politiques qui se sont opposés, le 6 janvier, à la certification des résultats de la présidentielle américaine.
Ce jour-là, une foule de partisans de Donald Trump avait envahi pendant plusieurs heures le Congrès à Washington, interrompant cette procédure visant à valider la victoire du président élu Joe Biden et censée être une simple formalité.
"Les tentatives faites la semaine dernière par certains membres du Congrès pour saboter les résultats de l'élection présidentielle et perturber la transition pacifique du pouvoir ne sont pas conformes à nos valeurs", a ainsi déclaré Stephen J. Squeri, président et PDG d'American Express, qui a annoncé que le comité d'action politique de l'entreprise ne soutiendrait pas ces élus.
Concernant l'entreprise Dow, l'un de ses porte-paroles a affirmé lundi que la société "suspendait immédiatement toutes les contributions de son comité d'action politique aux membres du Congrès qui ont voté contre la certification de l'élection présidentielle".
Ces deux multinationales rejoignent la banque Morgan Stanley, le géant de l'hôtellerie Marriott International, et l'assureur-santé Blue Cross Blue Shield Association, qui ont eux aussi indiqué qu'ils allaient cesser toute donation aux élus républicains s'étant opposés à la certification des résultats.
"Nous avons pris en compte les événements destructeurs visant à saper une élection légitime et juste qui se sont déroulés au Capitole et nous suspendrons les dons politiques de notre comité d'action politique à ceux qui ont voté contre la certification de l'élection", avait indiqué dimanche à l'AFP une porte-parole du géant de l'hôtellerie Marriott International.
Blue Cross Blue Shield Association avait déjà annoncé vendredi son intention de suspendre toute contribution "aux élus ayant voté pour saper la démocratie".
Fin des dons politiques chez Ford, JPMorgan Chase et British Petroleum
Le constructeur automobile Ford a quant à lui affirmé que son comité d'action politique avait arrêté temporairement tous ses dons politiques, tout comme le géant du pétrole British Petroleum, la banque JPMorgan Chase, Microsoft Corp, Google, sa société mère Alphabet ou encore Facebook.
"L'attention des chefs d'entreprises, des responsables politiques et des leaders de la société civile doit maintenant se tourner vers la gestion gouvernementale et l'apport d'aides à ceux qui en ont désespérément besoin actuellement", a commenté la personne en charge de la responsabilité d'entreprise au sein de JPMorgan Chase, Peter Scher. "On aura plein de temps pour faire de nouveau campagne plus tard", a-t-il ajouté.
La banque Commerce Bank a de son côté, déclaré avoir suspendu tout soutien aux fonctionnaires "qui ont entravé le transfert pacifique du pouvoir".
Donald Trump plus isolé que jamais
Le spécialiste américain du paiement en ligne Stripe va lui cesser de gérer les transactions sur le site de campagne de Donald Trump, a confirmé une source proche de l'entreprise lundi.
Selon le Wall Street Journal, qui avait dévoilé l'information dimanche, Stripe estime que le site a enfreint ses règles contre l'incitation à la violence.
Parmi les conditions imposées à ses clients, la société demande en effet à ses utilisateurs de ne pas accepter de paiements de la part d'organisations "qui s'engagent, encouragent, promeuvent ou célèbrent la violence illégale ou des atteintes physiques à des personnes ou des biens".
Dans la foulée de l'invasion du Capitole, de nombreuses figures du monde des affaires avaient rapidement dénoncé ces violences. Quelques-unes comme le puissant syndicat AFL-CIO, l'investisseur milliardaire Nelson Peltz ou l'entreprise Ben & Jerry's ont même appelé au départ immédiat de Donald Trump.
Donald Trump a également été banni des réseaux sociaux. Après l'invasion du Capitole, Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat et Twitch ont suspendu le compte personnel de Donald Trump de leurs plateformes. Le réseau social Parler, prisé des conservateurs américains, a lui été banni des applications Apple Store et Google Play Store qui permettent de télécharger des applications mobiles tandis que le géant de la vente en ligne Amazon Amazon l'a expulsé du Cloud AWS (Amazon Web Services) qui héberge ses données.
Avec AFP et Reuters